(BD) Le Réducteur de vitesse
« Après La Révolte d'Hop-Frog (sur un scénario de David B.), unanimement salué par la presse et titulaire du Totem BD 97, délivré par le salon du Livre de Jeunesse, à Montreuil, Christophe Blain livre un long récit étonnant, riche en péripéties drolatiques et émouvantes. Surtout, Le Réducteur de vitesse est l'expression vivante et parfaitement maîtrisée d'une aventure passionnément humaine. »
Voilà pour le "pitch", comme on dit à la télé ou à la radio. C'est le texte d'introduction d'un dossier de 8 pages qui précède la B.D. Dossier illustré de croquis, d'ébauches, et d'extraits d'entretiens avec Christophe BLAIN.
Un jour une amie m'a fait observer que c'était le propre des œuvres d'art contemporain que de ne pas pouvoir se passer d'un discours d'explication, ou d'introduction. L'art contemporain ne peut pas se passer du langage. Vous voyez l'idée ?
Alors voilà, nous y sommes dans cet art contemporain de la B.D., où l'artiste lui-même est le premier à s'expliquer, où l'on peut lire des analyses très savantes, du type « Mes modèles ont été les bandes dessinées des années soixante - soixante-dix, telles que Lucky Luke où les premiers Blueberry, dans lesquelles les couleurs sont sacrément osées. »
Bon, concrètement cette aventure passionnément humaine est surtout un long récit, 80 pages. J'ai refusé de lire l'introduction/justification avant de lire la B.D., et après la lecture je n'en avais plus la moindre envie.
C'est L'HISTOIRE de deux appelés dans la Marine, un océanographe, le personnage principal, et un écrivaillon, tous deux complètement inadaptés à la vie à bord. A quai, encore, ça peut aller. Mais dès que "Le Belliqueux" prend la mer, ils ne font plus que vomir.
On retrouve ici les thèmes et les ambiances récurrents chez Blain : la crainte de la mort, le manque de courage, la maladie qui amène des délires visuels, les relations viriles dans un groupe, l'insoumission au "chef". Je ne sais pas si c'est un hommage à Lucky Luke, mais le traitement des ombres et des couleurs renvoie cette B.D. de Blain... à d'autres B.D. de Blain, avant tout.
Publiée en 1999 après un premier succès, cette B.D. s'inspire apparemment du service militaire de l'auteur, tout en situant l'action à une époque plus lointaine, où les carrières militaires avaient du sens. L'histoire est lente et répétitive ; l'action, déjà aussi peu tendue qu'un string détendu, est interrompue par des anecdotes hautement allégoriques, comme celle du petit chien fabriqué avec une serpillière et des bouts de balai... Le récit principal, lui-même, ne prend sens qu'à travers un gros symbole : celui d'un taille-crayons qui cause le démantèlement du plus gros navire de guerre de la flotte.
Une jolie histoire, sans plus. Bien dessinée, c'est certain. Mais au-delà... même un dossier pédagogique ne suffit pas à faire de cette B.D. un essentiel du genre.
80 pages, coll. Aire libre - 14 €
3 commentaires:
Dans mes meilleures BD ce Reducteur de vitesse...
Oui, enfin je crois que je vais retirer le droit de parole aux fanatiques de Blain sur ce blog... :)
Quoi, t'es jaloux ? C'est pas de mafaute s'il est talentueux, beaux, et qu'il a des grandes mains !
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