08 novembre 2007

La Planète des singes

Ulysse Mérou et ses amis viennent d’atterrir sur la planète Bételgeuse, à des centaines d’années-lumière de la Terre. Et pourtant, cette nouvelle planète ressemble trait pour trait à la terre : même végétation, même atmosphère… Soudain, ils aperçoivent une empreinte de pied humain, puis une femme, nue, magnifique, en tous points humaine… En tous points ? Quelque chose diffère : elle s’effraie de leur rire, de leur parole, de leur regard… Cette femme, physiquement humaine, n’a pas plus d’intelligence qu’un animal sauvage, ni elle, ni aucun des membres de sa tribu.

Brusquement, c’est l’attaque : un vacarme assourdissant pousse les hommes à fuir vers des détonations d’armes à feu. Et stupeur : Ulysse est traqué comme du gibier par… des gorilles, habillés, et maniant le fusil avec un plaisir évident !
Ulysse se retrouve en cage, et sert de cobaye d’observation scientifique, menée par des chimpanzés. Il subit les tests pavloviens qui visent à conditionner les réflexes des hommes, ces animaux… Il lui faut attirer l’attention : mais comment prouver, malgré les différences physiques, qu’il ressemble plus aux chimpanzés qu’à ses congénères « humains » ?


Voilà un roman court, facile à lire et prenant pour qui voudrait se mettre à la Science-Fiction. La Planète des Singes est un roman de science-fiction, de cette branche de la S.F. qu’on appelle le roman d’anticipation. En effet, l’auteur projette notre civilisation dans un futur lointain (lointain ? L’action commence en l’an 2500…). S’il place l’action sur une autre planète, c’est par pudeur pour le lecteur, pour qu’il garde un peu d’espoir : la dégradation de l’humanité se produit ailleurs que sur la Terre - ouf !...

La théorie de l’évolution darwinienne, selon laquelle l’homme et le singe descendent d’une même souche qui se serait divisée en deux branches, l’une, celle des singes, stoppée dans son évolution, l’autre poursuivie jusqu’à l’homo sapiens est ici inversée. Ainsi, les singes de Bételgeuse sont devenus aussi intelligents que les hommes que nous sommes au XXème siècle. Et les hommes ? Ils sont dénués d’humanité, les hommes ne sont que des animaux sans conscience dans un corps humain.


Ce roman est troublant et donne parfois le vertige. En effet, aujourd’hui le mot humanité désigne cette particularité de l’homme à réfléchir, à s’exprimer, à rire… Dans le roman, ce mot n’existe pas. Celui qui le remplace serait peut-être « simiennité » ? Cela fait frémir…

Et si cette « simiennité » n’était qu’une suite logique de l’Évolution, à la façon de ce que décrit C.D. Simack dans Demain les chiens ?

Voilà de quoi alimenter tous les scénarios catastrophes à la mode ces temps-ci !!! Allez, dormez bien !


Pierre BOULLE, La Planète des singes
191 pages, coll. Pocket - 4,90 €
Ce billet est proposé par une lectrice du BàL

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Cela me rappelle des souvenirs fastueux d'adolescence où je regardais, fébrile et enchantée, les différents films de La planète des singes

essai blog a dit…

Bonjour,
Histoire bien sympa, dévorée en une journée.

Salutations
A.D.O.