22 novembre 2007

(BD) Love Hotel

Loce Hotel, publié en 1993 est une collaboration entre Fred BOILET et Benoît PEETERS. Le premier est un dessinateur très talentueux et un scénariste doué pour l'intime, passionné du Japon, amant fantastique de l'érotique Aurélia Aurita. Le second m'est inconnu.

L'HISTOIRE. David Martin, médiocre employé du Ministère des Sports (ou d'une entreprise multinationale liée au sport, on ne sait pas), supplie sa collègue de lui céder une mission au Japon. Non pas qu'il veuille faire de la politique ni se torcher la tronche aux frais de l'ambassade de France à Tokyo, mais il a rencontré une Japonaise de 17 ans, Junko, qu'il compte retrouver là-bas. David une fois arrivé annule la moitié de ses rendez-vous et décommande rapidement l'autre moitié, sous des motifs bidons. L'ambassade devient furieuse, ses supérieurs et collègues aussi. La meilleure façon de vivre avec ça est de ne pas chercher à savoir.
David rejoint donc Junko, mais la passion attendue n'est pas au rendez-vous. Junko, trop jeune, est enfermée dans les convenances de la société japonaise. Et David, en décalage permanent par rapport à cette société, passe son temps à résoudre des problèmes de timing, d'argent, d'endroits introuvables. David Martin est par deux fois comparé à Antoine Doinel. Rappelez-vous en effet les amours ennuyeuses d'Antoine avec une Japonaise dans Domicile conjugal. Mais ici on est plus proche des Salades de l'amour que de L'Amour en fuite. Comprenne qui peut.

Le trait est assez pâteux et la case est chargée ; tout ça n'a rien d'agréable pour les yeux. A certains endroits seulement, j'ai retrouvé le réalisme très particulier, extrêmement poétique, que je connaissais à Boilet. Le Japon moderne n'est pas la patrie du dépouillement mais de l'opulence, et la sexualité des jeunes écolières fait partie des marchandises disponibles.

J'ai trouvé le scénario confus et peu crédible. J'ai apprécié certains moments où le dessin capte des impressions qui ne pourraient passer par les mots. Finalement tout ça se termine un peu comme un mauvais manga érotique d'Alex Varenne. Un sujet plutôt intéressant au service d'un livre qui ne l'est plutôt pas.


106 pages, éd. Casterman - 19 €

2 commentaires:

Tanguy a dit…

Merci pour le lien, qui va attirer à coup sûr une foule de lecteurs sur mon blog. Figure-toi que nous avons rencontré frédéric Boilet et Aurelia Aurita à quai des bulles le mois dernier. Lui est plutôt réservé , elle est très sympa et n'arrête pas de parler. Le tome 2 de fraise et chocolat est d'ailleurs très chouette, meilleur que le premier. il y a beaucoup moins de cul, mais il gagne en profondeur (hum... si j'ose dire). Il raconte la genèse du tome 1, en fait. Voilà, des bisous.

Nicolas a dit…

J'ai vu le tome 2 de Fraise et Chocolat, et je partage mot pour mot ton appréciation.