29 novembre 2007

Balzac, le roman de sa vie

Balzac, le roman de sa vie n’est pas une biographie comme les autres.

D’abord, Stefan ZWEIG ne la commence pas par « M. Trucmuche est né en l’an 1934, à Saint-Nigouilles-les-Oies, en Champagne, un lundi. » Vous ne fermerez donc pas le livre après avoir lu la première ligne.

Ensuite, la vie de Balzac est romanesque. On y trouve tout ce qu’il faut pour un roman :
- du sentiment : passions durables, aventures légères et réjouissantes, eau-de-rose épistolaire, chagrins pathétiques…
- de l’action et des courses-poursuites : Balzac est passé maître dans l’art d’échapper à ses créanciers …
- des prises de risques : les grands projets d’entreprise de Balzac (maison d’édition imprimerie, fonderie de caractères pour imprimerie, mines d’argent en Sicile, construction d’une cabane-palais croulante, l’idée non réalisée de plantation d’ananas en Île-de-France… ) sont tous des fiascos sans précédents.
- de l’humour : chacune des courtes apparitions de Balzac dans les salons parisiens provoque rires et caricatures.
- et surtout, de la création pure, grandiose car, lorsque Balzac oublie le clinquant faux du Paris mondain, se met à sa table, prend sa plume et donne vie à Rastignac, Lucien de Rubempré, Louis Lambert, la simplette Eugénie ou le diabolique Vautrin, c’est toujours un miracle de réalisme, qui marquera ses héritiers jusqu’à aujourd’hui.

Bref, grandes amours, déceptions, aventures, et création artistique d’un homme exceptionnel : tout y est !

Enfin, Zweig est un très bon biographe-romancier. Certains portraits de Balzac sont dignes des plus grandes pages de littérature. La composition du livre est parfaitement maîtrisée, dans l’équilibre entre les frasques financières et amoureuses d’Honoré, et le travail colossal du créateur. On peut regretter que l’auteur-écrivain n’entre pas plus dans la critique littéraire de la Comédie Humaine, car chaque fois qu’il le fait, c’est passionnant, et ces pages donnent plus que tout autre une envie furieuse de (re-)découvrir l’œuvre balzacienne. Merci, Zweig.


506 pages, coll. Livre de Poche - 6,95 €
Une lectrice du BàL

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Excellent, votre blog! D'abord parce que j'y découvre des tas d'auteurs méconnus et quand vous parlez d'un auteur connu, ce sera, hasard ou non, une oeuvre que je n'ai pas encore lue!