Coups de théatre
Une pièce-roman de l'ancien prof le plus célèbre parmi les écrivains de livres pour la jeunesse : Christian GRENIER.
L'auteur de récits de science-fiction tels L'Ordinatueur, bien connu des jeunes lecteurs, se fourvoie ici dans son autre domaine de prédilection : le théâtre, tout en ayant soin (on se demande pourquoi), d'affirmer au préalable que Coups de théâtre est un "roman en cinq actes".
Un vieil inspecteur, Germain, est passionné de théâtre. Décidément, qui ne l'est pas ? Il dîne un soir avec sa jeune stagiaire, Laure-Gisèle, bientôt rebaptisée Logicielle, car elle est accroc pour sa part à l'informatique (en 1994...). Après le dîner, chacun chez soi regarde la retransmission d'une pièce policière à la télévision.
Après les traditionnels trois coups se produit la scène d'exposition la plus improbable qui soit : le rideau se lève sur une femme allongée par terre, un poignard planté dans le dos. Léger flottement d'incrédulité, dans la salle de théâtre comme derrière les petits écrans. Jusqu'au moment où la salle se vide précipitemment de ses 600 spectateurs.
Germain reçoit un appel du divisionnaire : cette enquête est pour lui, et pour Logicielle. La suite de la pièce de Grenier est l'histoire d'une enquête.
Cette oeuvre de Grenier, peu importe qu'on la considère comme un roman ou comme une pièce de théâtre, pâtit des mêmes défauts que L'Ordinatueur ou Virus L.I.V. 3 : Grenier est un pédagogue qui refoule, il souhaite nous instruire à tout prix. Ainsi se succède les bons mots, les citations théâtrales, les explications lexicales liées au théâtre. L'oeuvre littéraire verse dans le manuel d'emploi lorsqu'on nous explique cour et jardin, corde et couleur verte, trappe et coulisses. On a bien envie de lui dire, à ce Grenier, qu'à vouloir tout dire, il nous gave. C'est plus barbant et plus solennel qu'un passage explicatif tiré de Jules Verne ; et en plus, c'est moins bien écrit. L'humour non plus n'y est pas, d'ailleurs.
Pour finir, l'auteur nous incite galamment à tronquer son oeuvre selon les besoins. Mais la pièce traîne tellement en longueur et en invraisemblances, qu'on meurt d'envie de commencer par gommer le titre lui-même. Un titre cliché, à la hauteur des 152 pages qui suivent... Dommage, car l'idée de départ aurait sûrement pu être traitée mieux que cela.
152 pages, éd. Cascade policier - 6,90 €
Site perso de l'auteur
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