01 novembre 2005

(BD) Une jeunesse soviétique

Nikolaï MASLOV est un paysan né en 1934 en Sibérie. Vie ratée au service du régime soviétique : armée, vodka, chantiers, commerce, école d'art socialiste, vodka...

Sur le tard, il pousse la porte d'une librairie française, à Moscou. Le responsable de cette librairie, un certain "Manu", est aussi éditeur : il vient justement de publier le premier volume d'Asterix en russe. Maslov lui montre deux planches de ses dessins.

Manu est sur le point d'encourager Maslov et de le renvoyer à ses dessins, en attendant que l'album soit complet. Mais Maslov n'est pas venu pour ça. Et puis ce n'est pas possible : il est veilleur de nuit, le jour il faut qu'il dorme. Il gagne 300 $ par mois, il ne peut se consacrer à la BD.

Contre toute attente, Manu va verser 300 $ par mois à Maslov pendant près de 2 ans. Au bout de cette période, sous les regards dubitatifs de sa famille, Maslov signe un contrat avec les éditions Pangloss, et voilà Une jeunesse soviétique dans les bacs français...

L'action commence en 1971, pour se finir aujourd'hui. Entre les deux, un "bio-documentaire" époustouflant, l'histoire individuelle et collective de Nikolaï Maslov, brute de décoffrage. Le tout dans des nuances de gris.

Maslov ne connaît l'histoire de la BD mondiale que quelques planches de Corto Maltese aperçues en coup de vent chez Manu... Si Une jeunesse soviétique est l'oeuvre d'un ignorant, alors c'est aussi l'oeuvre d'un génie.

Le nouveau tome de Nikolaï MASLOV, Les Fils d'octobre : "La machine à rêver 1975-1987" vient de paraître chez Denoël Graphic.

Une lecture pédagogique d'Une jeunesse soviétique

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