27 septembre 2006

L'Adieu aux armes

L'Adieu aux armes, roman d'Ernest HEMINGWAY, traîne une sale réputation derrière lui : paraît-il que ce serait rien de moins qu'un grand roman sur la guerre 14/18, et en même temps un des plus grands romans d'amour. Voyez le topo ?

Eh bien figurez-vous qu'avec ma toute petite culture sur ces deux sujets littéraires, l'amour et la guerre, je suis assez d'accord pour contribuer ici à perpétuer cette sale réputation.

Il faut dire que le gars Hemingway, prix Pulitzer en 1953 puis prix Nobel de Littérature en 1954 (vous excuserez du peu), s'y connaît un tout petit peu en écriture. Et en l'occurrence, ici, il donne avec talent dans l'épique et le lyrique. 'Fin je dis ça, mais en même temps, peut-être qu'il n'y a pas du tout d'épique dans L'Adieu aux armes. Peut-être que L'Adieu aux armes s'appuie même volontairement sur une écriture du quotidien tout bête pour ne pas dire tout absurde de soldats engagés sur le front italien. Ce bouquin n'est pas épique, donc, il est quotidien.

Quotidien peut-être, mais alors seulement pour l'époque. Parce qu'à distance, un roman qui témoigne comme cela sur la guerre 14/18, qu'Hemingway l'ait voulu ou pas, ça nous paraît épique, à nous qui vivont (c'est ce qu'on nous dit) en "temps de paix".

A vrai dire, L'Adieu aux armes traite probablement moins de la guerre que ne le font par exemple Le Feu de Henri Barbusse, Les Croix de bois de Roland Dorgelès ou A l'ouest, rien de nouveau d'Erich Maria Remarque. Car c'est avant toute chose un roman d'amour, lyrique, et avant tout une histoire vécue et douloureuse, plutôt qu'un "docu-fiction" (pour employer un terme contemporain qui évoque bien certains romans historiques).

Eh oui, Ernest, tout comme son double Frederic Henry, fut ce jeune officier américain engagé volontaire sur le front italien. Il tomba amoureux d'une infirmière, comme le lieutenant Henry tombe amoureux de Catherine Barkley, et comme il est blessé par une explosion, ils vivent une idylle estivale à l'hôpital militaire... Leur engagement réciproque vaut le mariage, mais pour célébrer celui-ci, ils préfèrent attendre la fin du carnage. Catherine tombe enceinte, et...

Un superbe roman, qui plaira j'en suis sûr à quelques habitués de ce blog. Allez-y en toute confiance, je vous le dis !


315 pages, coll. Folio - 6,40 €
On en parle très très bien sur cette page web très très moche.
Existe aussi le DVD, que je n'ai pas vu.
J'avais déjà lu cet été l'excellente nouvelle L'Etrange contrée.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour ma part je n'ai lu que deux romans d'Hemingway, L'adieu aux armes et Pour qui sonne le glas. J'ai adoré le second, qui traite d'amour et de guerre également, mais qui se déroule pendant la guerre civile espagnole. Ce bouquin m'a vraiment marqué. L'adieu aux armes m'a paru bien fade à côté... Mais à la lecture de ton billet, j'ai bien envie de le reprendre.

Anonyme a dit…

C'est pas bien de mentir... :)

Anonyme a dit…

J'ai pas menti, j'ai dit que je l'avais trouvé bien fade. Bon, c'est vrai que je ne suis pas sûr de le reprendre tout de suite. Mais un jour, qui sait...

Anonyme a dit…

J'adore ce bouquin :)

Anonyme a dit…

Salut,

J'avais été plus marqué encore même par l'histoire d'amour, et la fin. que par l'autre aspect. J'étais plus jeune aussi :) Or, je me souviens avoir lu quelques part que Hemigway, et ben c'est tout juste s'il ne s'écrie pas que "Non ça n'est pas un roman d'Amour gnagnagna". Un peu comme si ça le soûlait qu'on parle de cette histoire d'amour. du coup j'ai longtemps culpabiliser de l'avoir beaucoup vécu comme l'auteur ne le souhaitait pas. Sigmund reviens!
Bref, cette info est à vérifier mais je suis presque sûr d'avoir lu un réaction d'Hemingway à son livre et aux réactions des autres.



Une Aventure Rocambolesque de Syl

Anonyme a dit…

Le style, le style, le style...

Et cette improbable sensation en tournant les pages que c'est à la portée de toutes les plumes, dans sa simplicité, dans son mode chronique et descriptif. Sensation qui se mue soudain en certitude, en refermant le volume, que nul autre qu'Hemingway n'aurait pu l'écrire.

Mat.

Nicolas a dit…

Merci, Mat., pour ce premier commentaire très inspiré... :)