Dans le train, épisode 1
Dans le train depuis mardi, j'ai lu quelques nouvelles fantastiques.
La première d'entre elle fut "Le Portrait ovale" de Edgar Allan POE (1809-1849), issue des Nouvelles histoires extraordinaires et traduite par un certain Charles Baudelaire. Superbe récit, dans une langue maîtrisée. L'effet produit sur le lecteur, sorte d'inquiétante étrangeté, est maîtrisé lui aussi. Le narrateur se souvient d'un soir ou, étant blessé, il dut s'abriter dans un château déserté. Dans l'une des chambres, il découvre une petite collection de peintures d'un goût moderne accrochées au mur. La notice les présentant est posée sur l'oreiller. Il se lance dans sa lecture, jusqu'au moment où lui vient l'envie de rapprocher légèrement le candélabre. Son domestique est endormi, il est minuit passé. Les bougies font soudainement apparaître une niche dans le mur, derrière l'un des pieds du lit. C'est là qu'elle apparaît...
J'ai ensuite lu "Qui sait ?", un conte fantastique de Guy de MAUPASSANT (1850-1893). Le narrateur, qui est interné volontairement en maison de santé, raconte ce qui l'y a conduit. D'un tempérament solitaire, il a toujours préféré vivre seul dans sa maison, entouré d'objets qu'il chérissait bien plus que la compagnie de n'importe quel humain. Une nuit, revenant d'un spectacle qui l'a un peu impressionné, il entend depuis son jardin des bruits de frottement dans sa maison. Après une courte hésitation, il glisse sa clef dans la porte d'entrée. Là, il voit avec stupeur tous ses meubles, livres et bibelots partir d'eux-mêmes ; même le piano galope vers la sortie ! Après ce curieux épisode, ses médecins lui conseillent de voyager. Mais les meubles fugueurs vont bientôt réapparaître...
Voilà d'intrigantes histoires, d'une qualité inégale toutefois. Poe me semble survoler le registre fantastique sans problème. Je placerais Maupassant en seconde position : le récit de cette folie soudaine rappelle la schyzophrénie de l'auteur, chose assez fascinante.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire