Demande à la poussière
Le voilà, le grand roman de John FANTE !!
A force d'insister à creuser le sillon qu'on m'avait indiqué moulte fois, je suis enfin tombé sur un grand roman de John Fante (1909-1983), cet auteur américain d'origine italienne.
Dans Demande à la poussière, on retrouve le double fictionnel de Fante, Arturo Bandini. Toutefois, ce n'est pas le même personnage. Dans La Route de Los Angeles, Arturo vivait avec sa mère et sa soeur à Wilmington, près de L.A. Ici, Arturo vit à L.A. mais sa maison familiale est dans le Colorado, où sa mère a toujours vécu et vit toujours, attendant des nouvelles de lui.
Arturo Bandini se veut écrivain. De fait, il a publié une première nouvelle dans une vague revue mensuelle. Mais Bandini est un intermittent de l'effort. Alors il mange des oranges, et pense au prêt de 50 cents qu'il a accordé par un jour faste à son voisin de pallier, un carnivore obsessionnel.
Le matin où commence l'action, Bandini doit quitter l'hôtel en douce, ou bien trouver un moyen de remettre à plus tard le règlement de sa propre dette, à savoir trois semaines de retard de paiement du loyer. Pour trancher l'affaire, il décide de prendre l'air et de faire de l'exercice. S'ensuit une digression introductive sur les bibliothèques publiques, sortes d'abris incongrus pour mendiants.
Puis il entre au Columbia Buffet, un tripot. Bandini rêve de se faire une Mexicaine, car les rues de L.A. en sont pleines et qu'elles ne coûtent pas si cher. Et justement, la serveuse du Columbia est une Mexicaine. Méprisant, il va aller la chercher. Soumise, elle va réclamer son mépris. Mais la suite n'est jamais simple...
Bandini n'a que vingt ans, et des rêves de gloire littéraire plein la tête. Mais il se dit qu'il a le temps. Huit ans, dix ans. Le temps d'avoir vécu des choses. Pour le moment, il n'a rien vécu. C'est pourquoi il ne peut pas l'écrire, son roman.
En rencontrant Camilla Lopez, Arturo Bandini réalise finalement tous ses rêves : aller au lit avec une Mexicaine, apprendre la vie, et même trouver une muse pour sa grande oeuvre...
Demande à la poussière, c'est un peu comme une répétition de Martin Eden, dans une langue marquée par Céline. De superbes passages de furie loghorréique évoquent aussi le Kerouac de Anges de la désolation ou de Tristessa
Un grand bouquin. Forza Fante !
272 pages, coll. 10/18 - 6,90 €
La Route de Los Angeles
Mon chien Stupide
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Aller à la Quinzaine "On the Road"
8 commentaires:
Je n'ai jamais lu un seul John Fante mais j'adore son fils! Dan Fante. C'est un peu dans le meme genre que Bukowski mais avec vraiment du talent. En lisant "Les anges n'ont rien dans les poches", "En crachant du haut des buildings" l'histoire est presque toujours la meme, un homme alcoolique qui s'enfonce encore plus.
Euh... t'es en train de dire que Bukowski n'a pas de talent ?!! On a le droit de ne pas être d'accord ?
:/
Aie...
C'est le seul roman de John Fante que j'ai eu l'occasion de lire et tu me dis que c'est le meilleur !
Du coup se pose une question, un dilemne, voir un koan : " Si c'est le meilleur (et je veux bien te croire), est-ce que je dois en lire d'autres ? "
Ouh la, attends deux secondes : c'est le meilleur... des trois que j'ai lus !
Tout espoir reste donc permis pour Bandini, Rêve de Bunker Hill et autre Compagnons de la grappe, pour ne citer que ces autres titres... :)
Ouf...
Me v'la rassurer, je vais pouvoir continuer... et en profiter aussi pour essayer Bukowski...
J'apprends ce matin dans les chroniques ciné du "Monde" qu'un film sort : Ask the dust, tiré du roman de Fante.
Il me semble que John Fante sait inspirer de "La Faim" de Knuth Hamsun. c'est la même trame
Tiens donc !
Pas impossible... Knut Hamsun m'avait fait penser au Steinbeck de Tortilla flat, donc on n'est effectivement pas bien loin...
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