26 décembre 2007

(BD) Le Sens de la vis

Jean-Yves FERRI et Manu LARCENET s'associent de nouveau dans Le Sens de la vis, volume I. Relativement loin des strips comiques et triviaux du Retour à la terre qui les a rendus riches et célèbres, ce traité de philosophie orientale sur un banc suédois se fait hétéroclite et pince-sans-rire, multipliant les private jokes et développant le sens du décalage esthétique à qui mieux mieux.

Mais Ferri et Larcenet retombent sur leurs (parfois lourdes) papattes, et c'est la bonne surprise des dernières pages.

Tout l'album repose sur une discussion esthétique entre un disciple empâté ressemblant étrangement au double fictif de Larcenet, et un maître zen petit et râblé représentant peut-être Ferri. Le comique de la situation surgit dès que nos deux personnages sont en présence, et leur duo rappelle Laurel et Hardy.

Dans la partie centrale du bouquin, le disciple montre ses derniers dessins au maître. La moitié des pages y passent, c'est un peu (trop) long. Mais Larcenet adopte ici un trait fin et discontinu, proche du croquis, qui s'accommode très bien avec l'atmosphère d'un jardin bouddhiste. Ferri et Larcenet, ou bien le maître et l'élève, ou bien le ying et le yang, ou bien l'intellect fébrile et la pesanteur du corps...

C'est peut-être le début d'une très bonne série, pourvu (pour ce qui me concerne) que les auteurs veuillent bien éviter d'encombrer l'essentiel avec des fioritures dont l'intérêt s'épuise vite. Le personnage de l'apprenti dessinateur ne doit pas être un prétexte à nous refourguer tout et n'importe quoi. L'autodérision permanente, ça ne marche pas. D'ailleurs Ferri, le maître zen, s'ennuie, baille, s'endort plus d'une fois dans la partie centrale du volume. J'espère comme lui que la suite sera à la fois plus consistante et tout aussi divertissante.


Env. 80 pages, éd. Les Rêveurs - 15 €
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