16 septembre 2006

(BD) Paul dans le métro

Sous ce titre rappelant la Zazie de Raymond Queneau sont rassemblées des saynètes dessinées par un Québécois (et non un Canadien, même si franchement, quelle est la différence... ... hé hé :)), Michel RABAGLIATI. Paul est à l'image de son aînée littéraire un ado qui transforme par le simple fantasme enfantin le métro en terra incognita, et plus largement Montréal en véritable parc d'attractions déserté par le public : galeries marchandes, vestiges de l'exposition universelle... Nous sommes en 1971, l'auteur se souvient de sa propre enfance.

Dans Paul dans le métro, et autres histoires courtes, vous trouverez aussi "Paul défait ses boîtes", "Radio cuisine" ou encore "Men in black", trois histoires concernant Paul devenu adulte. Mais l'histoire la plus attachante et la plus vraie, c'est "Paul à la quincaillerie" : le narrateur nous fait une démonstration limpide des différences de perception entre un homme et une femme, avec pour exemples la tuyauterie d'une maison, une voiture, un toit.

Les femmes ne sont jamais dépitées devant la comlexité d'une création humaine, alors que les hommes peuvent discuter des heures de cette complexité, la décortiquer pour rationnaliser et ainsi, sans doute, se rassurer. A l'inverse, devant un spectacle dépourvu d'apparente complexité, ou en tout cas de "technicité", tel une simple plage, les hommes se tiennent béats, alors que les femmes, pas troublées, redeviennent volubiles.

Très drôle, et tellement vrai !

Le dessin du Canadien Michel Rabagliati respecte le style des comics américains des années 60, qui ont sûrement constitué la lecture favorite de l'auteur durant son enfance. On accroche ou pas. C'est du noir et blanc. Il n'y a pas d'inventivité particulière dans l'agencement des cases, mais les histoires sont bien racontées, bien mises en scène. Je trouve néanmoins leur intérêt assez inégal, mais c'est affaire de goût personnel.

Vous trouverez chez le même éditeur Paul a un travail d'été, Paul à la pêche, Paul en appartement, Paul à la campagne. Non, sans blague ! Sorte de glissement des références littéraires, entre Zazie et Martine...


91 pages, éd. de la Pastèque - 13 €

2 commentaires:

Julie Delporte a dit…

dessinateur QUÉBÉCOIS, pas Canadien. Estie de câliss ! :)

Julie Delporte a dit…

Ah... Merci !