Corriger des copies : évaluer pour former
Voici un ouvrage au titre très précis, qui sonne comme celui d'un "Petit Guide pratique de...", mais il n'en est rien. Odile et Jean VESLIN écrivent au contraire ici une sorte d'essai de pédagogie, basé sur des enquêtes et sur des pratiques d'enseignants et d'élèves.
Paru en 1992, à l'époque où les I.U.F.M. sont mis en place, ce livre tente de résoudre l'une des questions centrales de l'enseignement : celle de la correction. Pour ne pas que la correction se limite, comme pendant la préhistoire de l'Ecole Républicaine, à la notation, Jean Cardinet nous rappelle dans sa préface les trois étapes chronologiques de la correction : Piéron, Bloom, Piaget.
A partir des années 80 se dessine un nouvel horizon : celui de l'évaluation formative. On ne corrige pas que pour établir un constat final des apprentissages, mais on corrige tout au long des apprentissages, et l'évaluation finale devient elle aussi formative.
Ce nouveau schéma, auquel Odile et Jean Veslin apportent leur contribution ici, pose la correction comme un exercice quotidien de « psychologie sociale cognitive » : la correction devient un modèle de communication entre l'enseignant et l'élève. A l'intérieur de ce modèle, l'enseignant ne porte pas sur son dos tout le poids de l'évaluation, puisqu'il fait en sorte que les élèves s'approprient eux-mêmes les critères d'évaluation.
Ne dites pas « qu'est-ce que je sais ? », mais dites « comment j'apprends ? »
De sorte qu'on n'évalue plus un résultat final pour déterminer simplement s'il y a succès ou échec. Au contraire, l'évaluation des apprentissages à un moment donné n'est jamais qu'une sorte de "bilan de compétences" appliqué au champ scolaire, une manière de relativiser l'importance de Notre-Dame-la-Sainte-Note.
154 pages, éd. Hachette Education - 18,80 €
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