(BD) Or Else #4
Ce quatrième opus de la série orchestrée par Kevin HUIZENGA est aussi le dernier numéro paru.
First of all, le format de "Or Else" augmente un peu en largeur. L'illustration de couverture, en première comme en quatrième page, est beaucoup plus élaborée, plus travaillée que sur les précédents numéros.
J'ouvre et découvre un long sommaire : pas moins de dix-neuf titres y sont annoncés. Le dernier à la page 198... ... Eh oui, il me faut quelques instants pour me rendre compte que :
1°) le volume ne compte pas plus de 100 pages ;
2°) les pages ne sont pas numérotées ;
3°) aucun de ces titres ne correspond à un début d'histoire...
Comme cela m'est déjà arrivé avec le travail de Kevin Huizenga, je commence à lire la première histoire, et au bout d'un quart d'heure quelques pages ont défilé, certaines portant un titre, ou le rappel en gros caractères du nom du personnage principal, Glenn Ganges. Je ne peux pas dire si j'ai changé d'histoire, ou si c'est la même qui continue.
Le procédé qui consiste à rappeler le nom du personnage, ainsi qu'à indiquer titres ou sous-titres, on le voit déjà chez Chris Ware dans Jimmy Corrigan, the smartest kid on earth. Sûr que Huizenga a lu ça, et que Chris Ware est l'un de ses mentors : l'influence frôle l'hommage à plus d'un coin de planche.
Les titres intempestifs ? Cela a sans doute à voir avec la façon de travailler de Kevin Huizenga. L'un de ses travaux en cours affiche chapitres et sous-chapitres, tous numérotés. Je pense qu'ici aussi, il faut les Glenn Ganges IN ... comme des annonces d'épisodes. Cela ne signifie pas qu'on soit sorti de l'épisode précédent.
Cela fait un tout. Des "motifs" reviennent. Ici, la phrase "I was saved from my own life", comme un slogan publicitaire que Glenn se répète à longueur de temps, tout en s'effrayant de la dire. Autre sujet d'étude monomaniaque : les pigeons. Glenn est souvent plongé dans des gros bouquins de vulgarisation scientifique empruntés à la bibliothèque. Cette fois, ce sont les oiseaux, et particulièrement les pigeons, qui retiennent toute son attention, toutes ses interrogations. Jusqu'à ce que le fantôme de Maurice Mæterlinck surgisse...
Esthétiquement, probablement le plus abouti des numéros de "Or Else" que j'ai lus à ce jour. Sur le plan des références, elles sont nombreuses également, non seulement aux traités sur les oiseaux, mais à la littérature symboliste et aux personnages célèbres des comics américains du passé.
Le côté "Glenn, ami des bêtes", je l'avoue, m'a un peu lassé. Le numéro se termine sur un chaos généralisé, un peu facile pour échapper au dernier moment aux effets soporifiques de l'ornithologie. Bref, l'auteur reste talentueux, le volume présent est un bien bel objet, mais Huizenga est capable d'une plus grande profondeur comme d'un humour plus relâché. Comme si ces deux choses-là allaient ensemble...
100 pages - D. & Q. mars 05 - 5,95 $
Format 13 x 15 cm environ - à découvrir ici
La boutique de Kevin Huizenga sur uss.catastrophe.com
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