22 décembre 2006

(BD) Un homme est mort

Un homme est mort raconte l'histoire vraie d'une manifestation qui a tourné au carnage, à Brest, en avril 1950. La ville est alors en pleine reconstruction. Elle est méconnaissable. Mme de Sévigné au XVIIIè siècle disait que Brest était la plus jolie ville de "Basse-Bretagne" (entendez la Bretagne profonde), mais à coup sûr la ville nouvelle construite par des promoteurs fortunés et peu esthètes est aux antipodes de l'appréciation de la célèbre épistolière...

Que se passe-t-il donc, en avril 1950, à Brest "même" ?

Eh bien, la ville, après avoir été littéralement rasée par les bombardements alliés, puis déblayée, se reconstruit sur une nouvelle dalle. C'est la ville nouvelle, qui profite aux promoteurs immobiliers et exploite les ouvriers du bâtiment, logés dans des baraques goudronnées.

En 1950, un mouvement social se met en route. Mais pour des raisons politiciennes, la Préfecture fait savoir à la Mairie de Brest que l'agitation doit cesser immédiatement. Ça ne fait pas propre, ces protestations ouvrières au milieu de la photo de famille du ministre de l'intérieur, un homme de droite comme on en connaît à toutes les époques... ...

La manifestation d'avril 1950 se heurte donc à un mur de C.R.S. zélés : on ne se souvient pas de les avoir vu s'insurger contre les nazis pendant l'occupation, mais contre les ouvriers français, ils répondent à l'appel, ils sont là !

Le cortège avance, emprunte la rue de Glasgow puis descend vers la Place de la Liberté. Longeant le nouvel hôpital, les manifestants tombent nez à nez avec deux rangées de policiers armés. Il faut dire que toute la flicaille du département est venue en renfort. Des coups de feu partent. Mazé est mort, une balle logée dans le crâne.

Pas de chance pour la postérité de l'Etat tueur : un cinéaste est parmi les ouvriers. Engagé par la C.G.T., il va filmer les jours qui suivent, et cela va faire grand bruit...

Un album tout simplement superbe. Beau dessin, écriture forte, scénario à faire se serrer les gorges.


68 pages de BD
+ 12 pages de doc. (archives, témoignages), coll. Futuropolis - 15 €

12 commentaires:

Julie Delporte a dit…

Tiens je pense que ça pourrait être ma prochaine chronique ce livre.
Sinon je cherche un collègue pour monter une émission radio BD, si jamais tu décides d'émigrer au Québec après l'élection de l'autre Nicolas S.

Nicolas a dit…

J'aime assez le concept : faire une émission de radio sur un art visuel...

Ceci dit, comme on est à l'aire du podcast, je ne vois pas pourquoi tu voudrais me faire traverser l'Atlantique... ?

Julie Delporte a dit…

Superbe idée. Sans rire, ça me tente. Mais alors j'espère que t'es bon en informatique.

Nicolas a dit…

Tecniquement parlant, un podcast c'est dans mes cordes... mais, euh... t'es sûre, là ?... ou bien tu te moques de moi ?
:(

Julie Delporte a dit…

Non non je me moque pas ! Si ça te tente pourquoi pas... par contre du coup on parlerait séparement, genre un bloc pour toi un bloc pour moi, ou il y a moyen de s'enregistrer pour faire une co-animation ? Je suis pas super équipée en fait... mon Laptup n'a même pas de prise micro.

Nicolas a dit…

Gloups ! Tu m'intimides : je vais te faire le coup de la jeune vierge effarouchée, là... :/

Niveau technique, on peut faire chacun notre tour, ou bien faire un chat audio sous forme de dialogue en enregistrant.

Je croyais que tu avais un MacBook, ce n'est pas ça ?

Julie Delporte a dit…

Oui c'est un Mac book G4 (mais sans prise micro), mais bon je peux trouver des endroits avec prise micro, j'suis sûre... Mais je ne sais pas si le son serait très bon si on enregistre des chats ?

Nicolas a dit…

Ok, donc c'est un iBook G4. Les MacBook, c'est la dernière génération avec des processeurs Intel. Nevermind.

Deux solutions de ton côté : il existe des micro très bien et pas chers qui se branchent en USB. Sinon, un peu plus cher si tu as un iPod il y a des accessoires qui tranforment l'iPod en dictaphone.

Pour les chats, je pense qu'il y a moyen d'enregistrer directement le son reçu et émis, donc sans perte de qualité, directement en qualité numérique.

Tu as quel type de connexion ?

...

...

... j'adore cette conversation pour la postérité : quand on pense qu'on ne s'est jamais parlé de vive voix, même en transatlantique, je trouve que toute cette histoire a des petits airs surréalistes façon Mac-addicts... ;)

Julie Delporte a dit…

C'est pour cela que je m'obstine aux commentaires, que seuls les amateurs ou curieux d'Étienne Davodeau peuvent découvrir. Le Micro USB, c'est une bonne idée ! Je vais partir en quête de cela. Je n'ai pas d'Ipod mais j'ai une enregistreuse numérique. Seulement le son est pitoyable... J'ai aussi un enregistreur MD dont je pourrais me servir s'il existe des prises Jack d'un côté, USB de l'autre. Cela tu sais si ça existe ?

Nicolas a dit…

Yep : il y a des câbles pour relier ton MD à ton iBook !
;)

Lyvie a dit…

j'ai beaucoup aimé ce livre aussi. Comme "les mauvaises gens "d'ailleurs. J'en ai profité pour faire un tour sur ton blog que j'aime bien, bravo !

Nicolas a dit…

Merci Sylvie !
Connais-tu Brest ?