20 octobre 2008

(BD) Palooka Ville #1

SETH est l'un des dessinateurs les plus en vue chez Drawn & Quarterly : plusieurs albums l'ont imposé auprès du public des connaisseurs comme un auteur cultivé, talentueux et pince-sans-rire. Ses références sont nombreuses, et l'on discerne rapidement dans son trait quelque chose des comic strips qui se sont développés dans les journaux à partir des années 50, ceux de Charles M. Schulz en tête.

Mais Seth est aussi le pote de Joe Matt, et ça n'a rien d'innocent. En effet, dans cette histoire autobiographique Seth se montre sous un jour peu glorieux : il est grande gueule et mauviette, intéressé et dragueur, laid et prétentieux. Il commence à ressembler au double de Joe Matt ! En moins féroce, hélas.

Cette histoire constitue le premier numéro d'un fanzine éponyme créé par Seth en 1991 et réédité en 2001. L'auteur se fend d'une mise en garde en guise de prière d'insérer : il ne faut pas lire cette histoire, à l'époque où il l'a écrite et dessinée il était con, etc.

Mouais.

Histoire de ne pas prendre les lecteurs à leur tour pour des cons, l'éditeur serait peut-être intelligent voire juste honnête de les avertir que l'auteur désavoue cette publication : « It's unlikely to see print again. », dit-il franchement.

« It's better to draw the hamburger than to serve the hamburger », se défend tout de même Seth en nous forçant à admettre qu'il a pu avoir de bonnes raisons de pratiquer son art par simple préoccupation alimentaire. Certes, chacun ses problèmes. De là à resservir les restes de hamburger, dix ans après, en célébrant l'événement au crédit de mon compte bancaire, j'apprécie mollement l'intégrité de la démarche. Et décidément, D+Q descend en flèche dans mon estime...


25 pages, éd. D+Q - $3.75
Du même auteur : Wimbledon Green et La Vie est belle, malgré tout

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