24 juin 2006

Cocaïne et tralala

J'espère ne pas m'attirer un tsunami de spams peu recommandables dans les commentaires en publiant ce billet, dont le titre contient au moins un, si ce n'est deux mots-clefs...

Cocaïne et tralala (Cocaïne blues, en v.o.), c'est un polar se déroulant pendant les Années folles dans la colonie anglaise qu'est alors l'Australie. L'héroïne est une jeune femme au profil atypique à bien des égards. Née à Melbourne, elle a d'abord connu la pauvreté, avant qu'un héritage inespéré lui fasse poser les pieds sur le sol matriciel : l'Angleterre. Là, elle intègre instantanément les milieux aristocratiques, ou en tout cas ceux de la haute et riche bourgeoisie.

Mais tout cela se déroule avant la première page du bouquin. Car Phryne Fisher — c'est son nom — est d'abord et avant tout une enquêtrice redoutable, et redoutée. Lors d'un gala mondain, un couple très en vue vient lui confier une mission : aller à Melbourne jeter un oeil indiscret au mariage de leur fille avec un notable local...

Phryne saisit bien-sûr l'occasion de retourner au pays des kangourous, des Kanaks et d'Ayers Rock (des curiosités invisibles dans ce volume), mais elle va tomber de façon inattendue sur un vaste trafic de coco, un réseau d'avortements sauvages, un milieu de prostitution déguisé en institut de beauté, une compagnie de ballets russes qui sert d'alibi à une prétendue princesse proche de l'ancien Tsar, etc.

Le tout reste simple à comprendre et d'un ton très léger. Mais l'écriture est de qualité, et comporte beaucoup de passages cinglants. Phryne est très attachante, tellement son comportement paraît outrancier pour son époque et son rang. Et puis tout y passe : les portraits caricaturaux des notables de Melbourne, sortes de paysans parvenus à qui il manque le bon goût de Phryne, les dialogues imitant parfois le style d'un Audiard, les quelques scènes qui peuvent se lire d'une main, l'exploration initiatique d'endroits louches et de fréquentations interlopes.

Premier volume d'une série de quinze enquêtes de Phryne Fisher, Cocaïne et tralala nous promet bien des heures agréables à lire Kerry GREENWOOD. Les aventures continuent dans le tout-Melbourne des années 20 avec Trafic de haut vol, déjà paru.


247 pages, coll. 10/18 - 7 €
Site web consacré au personnage et à son auteur
Téléchargez le premier chapitre de Cocaïne et tralala sur le site de 10/18
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