09 janvier 2007

Le Vieux qui lisait des romans d'amour

En 1992, Le Vieux qui lisait des romans d'amour a propulsé Luis SEPULVEDA, écrivain chilien, sur les devants de la scène littéraire et en tête des gondoles, en obtenant à la fois — visez le paradoxe — le prix Relais H et le prix France Culture.

Dans un pays equatorial vit Antonio José Bolivar Proaño. C'est un colon arrivé à El Idilio des années plus tôt parce que le gouvernement y promettait une terre et de quoi l'exploiter. Il vivait en ce temps un amour platonique et sauvage avec une femme, LA femme : Dolores Encarnacion del Santisimo Sacramento Estupiñan Otavalo. Celle-ci meurt lors de la mousson, la deuxième année. Antonio José Bolivar en veut au gouvernement pour ses mensonges, ses promesses non tenues. Il part dans la forêt tropicale, est piqué par un serpent. Secouru par les indiens Shuars, il survit miraculeusement à la piqûre. Il est l'un des leurs maintenant ; il apprend à vivre selon leurs coutumes, à chasser comme eux, à maîtriser le monde de la forêt tropicale, lieu hostile aux colons.

Plusieurs années plus tard, Antonio José Bolivar revient à El Idilio et bâtit une cabane sur un terrain un peu à l'écart. Les habitants ne trouvent rien à y redire : cela les rassure d'avoir un homme moitié civilisé, moitié sauvage pour défendre le village en cas d'attaque d'une bête sauvage. Un ocelot, par exemple.

Mais le véritable ennemi d'El Idilio, et au premier chef du vieil Antonio José Bolivar, c'est le nouveau maire, le "puni" envoyé par le gouvernement central. Il arrive un beau jour à bord d'une barque. A peine a-t-il posé le pied sur le sol du village, qu'il commence à suer à grosses gouttes ; il n'arrêtera jamais, c'est pourquoi on le surnomme "la limace".

Un jour, un colon est retrouvé mort, écorché vif aux abords du village. De petites peaux de fauve dans sa barque. Le maire va pour tuer les indiens Shuars qui ont rapporté le corps, mais le vieux lui explique que c'est une femmelle ocelot, ce grand fauve puissant et très intelligent, qui a tué l'homme. Dès lors commence une chasse réciproque : l'ocelot chassant les hommes pour se venger de l'extermination de ses petits, le maire se lançant dans la forêt, un milieu qu'il ne connaît absolument pas, enrôlant Antonio José Bolivar malgré lui.

Un roman au croisement de plusieurs genres : le récit d'aventure, le polar, l'éducation sentimentale, la satire. Le Vieux qui lisait des romans d'amour vaut surtout pour le talent avec lequel Sepulveda pose des personnages archétypés, dont on se souvient facilement, ainsi que pour l'argumentation écologique sous-jacente. Un roman dans l'air du temps de notre campagne présidentielle, à n'en pas douter...

Je m'inquiète tout de même, pour ma part, d'avoir réussi à m'ennuyer sur un si petit nombre de pages... Je trouve finalement l'écriture assez plate et les idées très convenues. Il y a peu d'action. Je ne m'explique pas vraiment le succès de ce livre. Mais je suis ouvert à vos explications, chers lecteurs !


J'oublie volontairement de vous expliquer le titre du roman, vous trouverez plein d'infos sur ce site réalisé par des élèves de Troisième
Sepulveda adapté en B.D. ?!
121 pages, coll. Points Seuil - 5 €

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Le vieux qui lisait des romans d'amour est un des premiers roman "écolo" que j'ai lu qui essaie de représenter le lien qui relie l'homme à la nature, lien tissé de sentiments qui sont parfaitement antagonistes entre eux: volonté de domination et sentiment d'impuissance, volonté de préserver(Nostalgie) et désir de progrès (culture)...

C'est en ce sens que le livre m'avait semblé intéressant qd je l'ai lu il y a deux ou trois ans.