tag:blogger.com,1999:blog-153878362024-03-07T08:49:22.419+01:00Le Blog à Lire<center><a href="http://blogalire.blogspot.com"><img border="0" alt="" title="Home" src="http://1.bp.blogspot.com/_kdR4dj_vRDw/SqOK6rZpKoI/AAAAAAAAEIw/qkfe3hyINhg/s1600/Feu.jpg"></a></center><br><br>
<center>Welcome. English spoken. No crêpes, no frites, no Marc Levy.</center><br><br>Unknownnoreply@blogger.comBlogger464125tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-37183591366052225412018-11-09T18:45:00.002+01:002018-11-09T19:07:27.427+01:00La Belle lurette<blockquote class="tr_bq">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEif_MmcebkUxAWXK14PJgTRV-ArbOBpErfvweuOXGOouzF9gk3cj6XJaZYyUKKsVeHq7uBxVmHHAGlDthYugZfJ5SYtgLMC578TAloLmxU3dAB5Q2vXYCiKgsDpTKeKZU70WqHT/s1600/La+Belle+Lurette.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><img border="0" data-original-height="319" data-original-width="210" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEif_MmcebkUxAWXK14PJgTRV-ArbOBpErfvweuOXGOouzF9gk3cj6XJaZYyUKKsVeHq7uBxVmHHAGlDthYugZfJ5SYtgLMC578TAloLmxU3dAB5Q2vXYCiKgsDpTKeKZU70WqHT/s400/La+Belle+Lurette.jpg" width="263" /></span></a></div>
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><span style="color: black;"><i>Quand, après quatre années de raisiné, les gens de haut lieu eurent estimé que cela suffisait, ils dirent aux guerriers : « Cessez le feu ! </i></span><span style="color: black;"><i>» à l'aide d'un clairon. Sans cet ordre, ils y seraient encore. Ils auraient tenu cent ans, tout de même que les aïeux.</i></span></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Nos poilus, nos moustachus quittèrent alors leurs tranchées, rendirent sagement les armes, qui leur avaient été confiées pour un temps, et s'installèrent dans l'après-guerre avec leur grandeur, leurs tambours, leurs trompettes, leurs droits sur nous et avec leurs gueules peu ordinaires de têtes à massacres, têtes de Turcs, têtes de pipes.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Têtes hautes sous l'Arc de Triomphe.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Au même lieu, sous les caresses de courants d'air lourds de gloire immortelle, furent mis des fleurs, une dalle, une flamme, un flic. Et un homme fut enterré qui avait été choisi parmi ceux qui observaient un silence mortel dans les cimetières sans crise.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>À l'ombre des anciens combattants de retour au foyer, les nouvelles couches rampèrent, poussèrent et s'exténuèrent en cris admiratifs.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><span style="color: black;"><i>Il était de bon ton de s'excuser, en manière de préambule :</i></span> </span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>– Je suis, je le sais, un peu jeune...</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Pour un oui et pour un non, à tout bout de champ, ils nous mettaient sous le nez leurs médailles et leurs rubans. Nous dûmes écouter leurs récits de pluies de balles, de nappes de gaz, de marmitage et d'heure « H », qu'ils avaient sur le bout de la langue et que nous eûmes bientôt sur le bout des doigts.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Et par-dessus la tête.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Eux, eux qui avaient eu faim et froid, les pieds dans la fange, les oreilles gelées, la peau trouée, les membres arrachés, pendant quatre ans, pendant quatre ans.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Ils tapaient dans le vide de leurs ablations en disant : « J'ai laissé ça à Verdun. » D'autres avaient laissé ça dans la Somme. D'autres encore étaient allés plus loin pour obtenir un pareil résultat... à Salonique... à Arkhangelsk... « J'ai un moignon, je ne vous dis que ça », ajoutaient-ils avec des coups malins de l'œil. Pour exciter l'intérêt, qui s'amollissait.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Ils nous ont narré leurs opérations chirurgicales inédites et inouïes dont ils étaient sortis raccourcis et diminués, allongés et pas agrandis.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Ils avaient eu des rats, des poux...</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>C'était un tournoi et les avantages se calculaient en pourcentages. Entre « cent pour cent foutus » surgissaient parfois des contestations ; on trouvait le moyen de se chamailler sur la manière.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Et nous, qui n'avions ni lésions, ni blessures, qui n'avions eu que la grippe espagnole, que pouvions-nous rétorquer à l'homme qui avait, lui, des éclats d'obus qui se baladaient dans son intérieur, et qui en connaissait le nombre exact, et qui se tordait de voir nos mines... L'homme aux éclats laissait entendre qu'à tout instant un bout d'obus pouvait, dans sa course, rencontrer son cœur ou quelque autre organe vital.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>– Ça peut s'passer au moment que j'vous parle.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Après les « Oh ! » et les « Ah ! » du début, nous nous sommes montrés plus difficiles. Nous n'acceptâmes plus tout en vrac et avons exigé qu'ils creusassent le genre. Ils creusèrent.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>La rhapsodie tourna en litanie.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Les morts de la Grande Guerre et les veuves de la Grande Guerre. Et les orphelins de la Grande Guerre.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Les horreurs de la Grande Guerre, les victimes de la Grande Guerre, les dommages de la Grande Guerre, les pensions de la Grande Guerre.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Les profiteurs de la Grande Guerre et les bénéfices de la Grande Guerre.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Nous finîmes par trouver ces histoires du dernier mauvais goût.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Nous pensions qu'il nous eût été facile d'en faire autant. D'ailleurs, nous allons bien voir...</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Les ex-héros, sans auditoire, se réunirent en amicales à initiales pour s'étonner entre eux...</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>« J'suis gazé, aveuglé, trépané, commotionné, piqué, esquinté, émincé, bombé, anémié, enfilé, balafré, tailladé, défiguré, éventré, éborgné, crevé, amoché, déchiqueté, amputé, empoté, embroché, écrasé, recollé, replâtré, estropié, mutilé, brûlé, cicatrisé, perforé, couturé, édenté, troué, contusionné, émasculé... pour le restant de mes jours. »</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Et meurtri.</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>« J'suis manchot... j'suis cul-de-jatte. »</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>« J'suis homme-tronc. »</i></span></div>
</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="color: black; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Le bouquet. </i></span></div>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span>
</div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="line-height: 24px; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><span style="text-align: right;">— Henri Calet (1904-1956), </span><i style="text-align: right;">La Belle Lurette</i><span style="text-align: right;">, 1935</span></span></div>
</div>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;">168 pages, </span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;">L'Imaginaire Gallimard</span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"> - 8,50€ </span></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-70586841770185550372015-11-03T15:49:00.004+01:002015-11-03T16:51:39.916+01:00Le Prix Renaudot 2015 est attribué à Delphine de Vigan<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><span style="color: #202020; font-style: italic;">Nous attendions avec impatience la visite de Delphine de Vigan à Nantes, une rencontre étant prévue ce soir à la librairie Coiffard... Mais l'auteure a été retenue à Paris au dernier moment et </span><span style="color: #202020;"><u><a href="http://blogalire.blogspot.fr/2015/09/dapres-une-histoire-vraie.html" target="_blank">D'après une histoire vraie</a></u></span><span style="color: #202020; font-style: italic;"> </span><span style="color: #202020; font-style: italic;">vient d'obtenir le prix Renaudot 2015 !</span></span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><span style="color: #202020; font-style: italic;"><br /></span></span></div>
<span style="-webkit-text-stroke-width: 0px; color: #202020; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; text-transform: none; white-space: normal; word-spacing: 0px;">
</span>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-9351240200092113612015-09-15T12:51:00.002+02:002015-09-15T13:18:57.653+02:00Un an après<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhf6RUmA-iu4ucN55dWgI1wwvknK4-xD3wCiaPTePqx83xKu0qrd4zQ_wRcRUbfjmx4vOj9J95kmB3-Dr1IN_6lchyphenhyphenEvGXWwgG858gw8RrKAx0vsB7m-vcWPmL0jsQbk9J8Seg_/s1600/Un+an+apre%25CC%2580s.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhf6RUmA-iu4ucN55dWgI1wwvknK4-xD3wCiaPTePqx83xKu0qrd4zQ_wRcRUbfjmx4vOj9J95kmB3-Dr1IN_6lchyphenhyphenEvGXWwgG858gw8RrKAx0vsB7m-vcWPmL0jsQbk9J8Seg_/s400/Un+an+apre%25CC%2580s.jpg" width="268" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je viens de lire avec appétit et appréhension le dernier livre d'Anne WIAZEMSKY, <i>Un an après</i>. Je vous avais déjà présenté <i><a href="http://blogalire.blogspot.fr/2008/07/jeune-fille.html" target="_blank">Jeune fille</a></i>, il y a longtemps, qui racontait les débuts d'Anne Wiazemsky comme jeune actrice de 17 ans dans un film de Robert Bresson. Un autre volume de "témoignage" a suivi, intitulé <i>Une année studieuse</i>, qui raconte la rencontre avec <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Luc_Godard" target="_blank">Jean-Luc Godard</a>. Pour une raison que j'ignore, seul des deux derniers volumes sont présentés comme des "romans".</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Jean-Luc Godard et <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Wiazemsky" target="_blank">Anne Wiazemsky</a> ont collaboré pour <i>La Chinoise</i>, sorti en 1967 et se sont mariés la même année. Ici le récit commence en mai 1968, à Paris, à la veille des événements qu'on connaît. Nos deux protagonistes viennent d'emménager en plein cœur du Quartier Latin. Anne a 21 ans, Jean-Luc en a 38. Elle n'ose pas encore se prendre pour une actrice car elle n'a pas encore connu de rôle principal. Lui a déjà toute une carrière de critique cinéma puis de réalisateur à son actif : <i>À bout de souffle</i>, <i>Le Mépris</i>, <i>Pierrot le fou</i>, <i>Masculin féminin</i>, ... On peut même penser que l'essentiel de son œuvre est derrière lui, hélas.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Le livre raconte leur vie commune, l'évolution de leurs carrières respectives et de leur relation amoureuse pendant un an, de mai 1968 à mai 1969. Une année ponctuée de déchirements, de séparations, d'incompréhensions. Mais marquée d'un amour et d'une admiration réciproque. Ils finiront par se séparer en octobre 1970.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Wiazemsky se présente ici comme une actrice discrète, admirative et consciente de la chance qu'elle a de côtoyer les grands noms du cinéma (Godard, Pasolini, Bertolucci) et de la musique (Beatles, Rolling Stones, Jefferson Airplane) de son époque. Elle se fait aussi le témoin des tournages lorsqu'elle réalise des photos de plateau en noir et blanc à l'aide de son fidèle Pentax.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Ce qui m'a le plus marqué, dans ce livre que j'ai beaucoup aimé et qui m'a touché, c'est la façon dont l'auteure parle de son amour pour son conjoint, tant d'années (et d'épreuves) plus tard. Elle n'idéalise pas pour autant leurs mauvais moments, en particulier l'anxiété grandissante de son mari, sa jalousie, ses échecs professionnels et son incapacité à l'aimer au quotidien selon les principes de mai 1968 que, pourtant, il récite à l'envi.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Comme dans un roman, j'aurais voulu qu'on puisse éviter la séparation de ces deux personnages. Comme s'ils n'avaient pas existé <a href="http://blogalire.blogspot.fr/2015/09/dapres-une-histoire-vraie.html" target="_blank">"en vrai"</a>, comme si on y pouvait encore quelque chose. Les dernières pages m'ont beaucoup attristé, alors que tout était annoncé d'avance.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">202 pages, éd. Gallimard - 18 euros</span></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-81065747002604957372015-09-13T13:13:00.002+02:002015-09-15T13:04:20.172+02:00D'après une histoire vraie<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiU01GzXGWt0YYz8VoyEJujbuHw1qCn3bKwsiiT5xCRxqdnEWQKZhAvQhemWfaVdNSuZ5taV9PMomn9q2eArTnqvpYUhoX6bvvMbTytxepmQ3KETx9UIQDYXZNOVg5352qiSnQ5/s1600/Vigan.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiU01GzXGWt0YYz8VoyEJujbuHw1qCn3bKwsiiT5xCRxqdnEWQKZhAvQhemWfaVdNSuZ5taV9PMomn9q2eArTnqvpYUhoX6bvvMbTytxepmQ3KETx9UIQDYXZNOVg5352qiSnQ5/s400/Vigan.jpg" width="252" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;">Dans son précédent livre, intitulé <i>Rien ne s'oppose à la nuit</i>, Delphine DE VIGAN racontait l'histoire de sa mère. La première partie du récit était très prenante : elle racontait l'enfance et les souvenirs de famille, les lieux, la fratrie. Dans la seconde partie, plus proche de nous, le récit devenait plus décousu, les paragraphes étaient plus courts et menaient à cette scène qui a fait couler beaucoup d'encre : la découverte par l'auteur du corps de sa mère, à son domicile. Souffrant de trouble bipolaire et vivant dans un isolement intérieur, elle avait fini par mettre fin à ses jours. <i>Rien ne s'oppose à la nuit</i> a connu un succès d'ampleur, non pas parce que tout était vrai ou attesté, ni exempt de fiction, mais parce qu'il apparaissait comme une mise à nu authentique, sincère, pudique.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;">Dans son nouveau roman <i>D'après une histoire vraie</i>, Delphine de Vigan prend ce point de départ : quand la reconnaissance massive du public débouche sur un constat d'assèchement de l'écriture. Son personnage s'appelle Delphine de Vigan et nous sommes censés lire une "autofiction". L'histoire commence avec la rencontre de L., une femme qui va s'immiscer très habilement dans la vie quotidienne et dans l'intimité de la narratrice. L'ouvrage est divisé en trois parties : "Séduction", "Dépression" et "Trahison". L'écriture au départ peut paraître assez simple et le roman se lit vite, sans effort. L'auteur passe - à mon sens - un peu trop de temps à poser le contexte et les digressions, les parenthèses, les anecdotes sont courtes mais nombreuses. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;">Avant la moitié du volume, pourtant, l'intrigue s'accélère et L. resserre son emprise mentale sur la narratrice. Delphine de Vigan entremêle avec habileté le thème de la substitution d'identité, celui de l'isolement dépressif, celui des souvenirs et de la construction de l'identité. On pense à des œuvres aussi diverses que <i>Basic instinct</i> de Paul Verhoeven, <i>La Peau de chagrin</i> de Balzac et surtout <i>Misery</i> de Stephen King (dont une citation est mise en exergue de la troisième partie).</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;">Dans ce nouveau roman, Delphine de Vigan interroge le dosage du "vrai" et de la fiction dans la littérature, les séries, la télé-réalité. Finalement, tout a déjà été écrit et selon le mot célèbre de Proust, <i>« la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature »</i>.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;">Vrai et fiction : curieuse dichotomie. C'est pourtant un leitmotiv de cette rentrée littéraire 2015. Anne Wiazemsky a publié <a href="http://blogalire.blogspot.fr/2015/09/un-apres.html" target="_blank">un nouveau livre de témoignage</a> qu'elle a intitulé "roman". Laurent Binet commence sa biographie romancée de Roland Barthes par ces deux phrases : </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;"><i>« La vie n'est pas un roman. C'est du moins ce que vous voudriez croire. »</i> Agnès Desarthe sort un nouveau livre qui, selon son éditeur, "signe son </span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;">retour à la fiction". Jérôme Garcin publie la biographie d'un personnage historique dont les livres d'histoire ont oublié le nom.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;">Quoi qu'il en soit, on peut aussi ne pas être dupe des fausses questions et prendre tout simplement plaisir à lire. C'est pour cette raison que je vous recommande <i>Rien ne s'oppose à la nuit</i>, qui a paru au format poche en 2013, et <i>D'après une histoire vraie</i> qui vient de paraître en grand volume.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;">478 pages, éd. JC Lattès - 20 euros</span></div>
Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-22698075525458777942015-06-30T15:49:00.003+02:002015-06-30T16:06:05.278+02:00Le Premier mot<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHnRdTsBdxpmP93v85SEzw0P3mNobm3er6qlnGjvvR3aJnEkMkrbMH9FGCyg-WbWUU7zgJiyoFRuW4YCbbvOOL3HuVUvpzEaR9JNaZ1BG7YRr-kE6j35vp6NrzpwzrpZk603j0/s1600/Vassilis+Alexakis.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHnRdTsBdxpmP93v85SEzw0P3mNobm3er6qlnGjvvR3aJnEkMkrbMH9FGCyg-WbWUU7zgJiyoFRuW4YCbbvOOL3HuVUvpzEaR9JNaZ1BG7YRr-kE6j35vp6NrzpwzrpZk603j0/s1600/Vassilis+Alexakis.jpg" /></a></div>
<i style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; text-align: justify;"><i><span style="font-size: large;">« Il a frotté ses doigts entre eux comme s'il comptait des billets de banque.</span></i></i><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i style="text-align: justify;">— </i><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i>Je fumerais bien une cigarette... Tu lui as plu, mais il est un peu âgé pour toi.</i></span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i style="text-align: justify;">— </i><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i>Il n'y a plus que les hommes vieillissants qui daignent s'intéresser à moi ! Ils me pardonnent mon âge dans l'espoir que j'excuserai le leur... Tu penses que tu as changé, toi ?</i></span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i style="text-align: justify;">— Oui, bien sûr... J'étais beaucoup plus enthousiaste autrefois... Je m'enflammais facilement pour un écrivain, un peintre, un philosophe... Le temps a amplifié mes doutes... Le point d'interrogation français ressemble à un point d'exclamation voûté. Je suis un point d'exclamation qui a vieilli.</i><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i> </i></span><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i>»</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large; font-style: italic;"><br /></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i>« </i></span><i style="text-align: justify;">— </i><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i>Est-il vrai que nous assimilons les langues étrangères grâce à l'hémisphère droit du cerveau ?</i></span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i style="text-align: justify;">— C'est vrai. Il arrive cependant, quand nous apprenons vraiment bien une langue et que nous avons l'occasion de l'utiliser souvent, que son siège se déplace de l'hémisphère droit à l'hémisphère gauche, qu'elle se rapproche de la langue maternelle. Je suis néanmoins incapable de vous dire si, dans mon cas, le français loge du côté droit ou du côté gauche. (...)</i></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><span style="text-align: justify;"><i>— L'apprentissage de la langue maternelle conduit à une sorte de castration phonétique. Les nourrissons, qui peuvent virtuellement prononcer tous les sons, n'en découvrent en fait, à travers leur langue, qu'un nombre limité. Leur répertoire phonétique se réduit au strict nécessaire. Les petits Japonais ignorent le </i>r<i>, et perdent même la capacité de le reconnaître dans les autres langues, ils le confondent avec le </i>l<i>. En apprenant un idiome, on désapprend inévitablement tous les autres, on entérine son ignorance.</i></span><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i> </i></span><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i>»</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large; font-style: italic;"><br /></span></div>
<div style="text-align: left;">
<i style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">« À force de marcher, je me suis trouvée à la campagne, devant un cirque au chapiteau jaunâtre, moucheté de taches noires comme une peau de panthère. Un dompteur assis devant la tente en compagnie d'un chien buvait son café et fumait une cigarette. Ses bras nus étaient pleins de tatouages. Son fouet reposait dans l'herbe. Je l'ai pris un instant pour un serpent.</span></i></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i style="text-align: justify;">— Seuls les chiens sont vraiment intelligents, m'a-t-il dit. Aucun autre animal ne comprend, quand vous lui montrez un point du doigt, qu'il doit courir dans cette direction. Les chiens, eux, le comprennent. Vous en voulez la preuve ?</i></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i style="text-align: justify;">Il a montré l'horizon de sa main droite. Il n'avait qu'un seul doigt et c'était justement l'index. Le chien s'est immédiatement dressé sur ses pattes et, après avoir attentivement regardé la main amputée, il est parti comme une flèche dans la bonne direction. Il a couru tant et si bien que nous avons fini par le perdre de vue.</i></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i style="text-align: justify;">— </i><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i>Malheureusement, ils ne comprennent pas qu'ils doivent s'arrêter quelque part. Vous n'imaginez pas combien de chiens j'ai perdus de cette façon.</i></span><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i> </i></span><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i>»</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large; font-style: italic;"><br /></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i>« </i></span><i style="text-align: justify;">— L</i><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i>e langage est une création collective. Le cerveau se développe d'autant plus vite que la société dans laquelle nous vivons est grande. Les personnes qui prennent congé du monde, comme les moines, perdent insensiblement la capacité de réfléchir. Ils répètent les mêmes prières parce qu'ils ne sont plus en mesure de dire quoi que ce soit d'autre</i></span><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i>.</i></span><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i> </i></span><span class="Apple-style-span" style="text-align: justify;"><i>»</i></span></span></div>
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<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">— Vassilis Alexakis</span></div>
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</div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-43120059905965632982012-10-18T22:37:00.001+02:002012-10-18T23:39:50.007+02:00Un cœur simple<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.laprocure.com/cache/couvertures/9782290335352.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><img border="0" height="400" src="http://www.laprocure.com/cache/couvertures/9782290335352.jpg" width="248" /></i></span></a></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>J'ai souvent trouvé très pédants ces professeurs de fac qui ponctuaient leurs cours magistraux de noms d'auteurs qu'il fallait — disaient-ils — relire. Les années passant, je comprends mieux qu'on en arrive effectivement à relire un auteur, et non simplement à le lire. C'est le cas pour moi avec Flaubert. Non pas que j'aie tout lu de lui : je n'ai jamais lu <u>Madame Bovary</u> ni <u>Salammbô</u> par exemple... mais je relis pour la énième fois l'un de ses <u>Trois contes</u> : "Un cœur simple".</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>Le prétexte de cette relecture est d'abord professionnel : je suis devenu à mon tour professeur, et j'étudie la nouvelle réaliste en Quatrième. Il me semble d'ailleurs intéressant de noter que Flaubert puis Maupassant parlent de contes lorsque les collègues et les manuels semblent adopter à l'unisson le terme de nouvelle. Pour moi, même si ce sont deux récits brefs, conte et nouvelle ça n'est pas la même chose. Le conte réaliste, à la suite du conte merveilleux, prend le plus souvent une portée générique pour ne pas dire universelle : il transmet une histoire, il raconte. Là où la nouvelle se contente, si j'ose dire, de faire le récit d'un événement. Je citerais comme exemple de nouvelle "Le Portrait ovale" d'E. A. Poe qui est le récit d'une intrigue bien particulière, d'un événement unique qui ne dit rien en général. Un exemple de conte serait "La Parure" de Maupassant qui au contraire tend à dépeindre un type de femme, une époque, un mode de vie... et comporte un enseignement — pour ainsi dire — d'intérêt général. C'est d'ailleurs une sorte de réécriture de "Cendrillon", un conte universel.</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>Bref. Revenons-en à Flaubert. Relisons Flaubert. Ma collègue documentaliste me confie qu'elle n'accroche pas, qu'elle préfère les descriptions d'Honoré à celles de Gustave. Flaubert est plus mordant tout de même, mais on peut aimer les deux. Il me semble que Flaubert est un cas à part au XIXè siècle, un inclassable qui parodie le Romantisme, anoblit le Réalisme, écrit des contes et des romans, des carnets de voyage, un dictionnaire des idées reçues... Un auteur obnubilé par le style, la "couleur" de ses œuvres, la syntaxe. Quelle bizarrerie, d'ailleurs, que cette phrase à propos du perroquet de Félicité : </i><i>« Fabu menaçait de lui tordre le cou, <u>bien qu'</u>il ne fût pas cruel, <u>malgré</u> le tatouage de ses bras et ses gros favoris. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>On dit de Flaubert que chacune de ses phrases contient tout le livre. Je l'ai remarqué en tout cas pour les phrases qui commencent chaque chapitre dans "Un cœur simple". Premier chapitre : « Pendant un demi-siècle, les bourgeoises de Pont-l'Evêque envièrent à Mme Aubain sa servante Félicité. » Deuxième chapitre : « Elle avait eu, comme une autre, son histoire d'amour. » Etc.</i></span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i>
<i>Ce qui amuse ou agace aussi chez Flaubert, c'est sa manie de nous prendre toujours à rebrousse-poils. Parce qu'après avoir annoncé une histoire d'amour, en quelques lignes il raconte la mort du père de Félicité, puis celle de sa mère, la disparition de ses sœurs, l'arrivée de la jeune fille dans une ferme où elle se fait battre et boit l'eau des flaques à plat ventre sur le sol. Arrive Théodore, un rustre qui essaie de la violer le premier soir, revient à la charge le lendemain et réussit à lui fait croire que c'est ça l'amour. Quelques lignes encore et Théodore se marie avec une vieille femme pour échapper à la conscription. Fin de la vie amoureuse de Félicité.</i></span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i>
<i>Elle reporte toute son affection, ensuite, sur les enfants : sur son neveu qui meurt aux Amériques, sur la fille de Mme Aubain (ses enfants s'appellent Paul et Virginie, humour... ) qui meurt de sa faible constitution. Reste le perroquet, qui apparaît comme par miracle dans la vie de Félicité. Alors, son amour devient passion et une fois le perroquet mort à son tour, et Mme Aubain morte aussi, Félicité finit par voir son Loulou (il ne s'appelle pas Jacquot) empaillé sous les traits du Saint-Esprit, et vice-versa.</i></span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i>
<i>Elle meurt dans les senteurs des cierges, un perroquet géant planant au-dessus d'elle dans son agonie délirante et mystique.</i></span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i>
<i>Non, vraiment : il faut relire Flaubert.</i></span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i>
<i><br /></i>
<i>32 pages in <u>Trois contes</u>, éd. Librio - 2€</i></span></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-51174378861068262002012-08-05T23:41:00.000+02:002012-10-18T23:44:32.386+02:00Méditations aux cabinets<span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large; text-align: justify;"><i><br /></i></span>
<span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large; text-align: justify;"><i>« C'est étonnant de voir avec quelle avidité les gens passent en revue la "lecture", comme on dit, empilée dans l'antichambre des médecins et des dentistes. Est-ce pour s'empêcher de penser à l'épreuve qui les attend ? Ou est-ce pour rattraper le temps perdu, pour "se mettre au courant", comme ils disent, de l'actualité ? Mes quelques observations personnelles me disent que ces gens-là ont déjà absorbé plus que leur part "d'actualité", c'est-à-dire de guerre, d'accidents, de guerre encore, de désastres, d'autre guerre, de meurtres, de guerre encore, de suicides, d'autre guerre, de vols de banques, de guerre, et encore de guerre chaude et froide. Ce sont sans aucun doute ces mêmes gens qui font marcher la radio la plus grande partie du jour et de la nuit, qui vont au cinéma aussi souvent que possible - et y ingurgitent encore des nouvelles, encore de "l'actualité" - et qui achètent des postes de télévision à leurs enfants. Tout cela pour être informés !</i></span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large; text-align: justify;"><i> </i></span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large; text-align: justify;"><i>»</i></span><br />
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<br /></div>
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<span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;"><br /></span></div>
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<span class="Apple-style-span" style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;">— Henry Miller</span></div>
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Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-18344638138238978402011-04-11T21:18:00.006+02:002012-10-18T23:23:03.463+02:00Des nouvelles d'Alain<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaP0jky-F1m0AZDFSecUV_5D28BsDHsE2K12ALCD3Ozw4kkVGXMSpc4XTu1mhhwUD3NG1qxmtzF6rpkupCJXGVk7NUTrP_5i4RPhOXUWGij-ukfX-kakFmCed6pjzrvZPDjbpv/s1600/DesNouvellesdAlain.jpg" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5594414646407627346" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaP0jky-F1m0AZDFSecUV_5D28BsDHsE2K12ALCD3Ozw4kkVGXMSpc4XTu1mhhwUD3NG1qxmtzF6rpkupCJXGVk7NUTrP_5i4RPhOXUWGij-ukfX-kakFmCed6pjzrvZPDjbpv/s320/DesNouvellesdAlain.jpg" style="cursor: pointer; float: right; height: 320px; margin: 0px 0px 10px 10px; text-align: justify; width: 210px;" /></a></i></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><i>Après le succès mérité de la trilogie <u>Le Photographe</u>, Emmanuel GUIBERT reprend le concept de mélange dessin/photos pour cet album édité par Les Arènes - XXI. Didier Lefèvre est mort depuis, et les photos sont ici signées d'Alain KELER, lauréat du prix Eugène Smith en 1997. Le thème de ce recueil : les Roms, où qu'ils soient en Europe.</i></i></span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>Les photos récoltées ici sont pour la plupart en noir et blanc et en feuilletant les pages, j'ai retrouvé instantanément le souvenir du Photographe, que j'ai relu il n'y a que quelques semaines de cela d'ailleurs. Le dessin de Guibert est toujours aussi reconnaissable, dans l'épure avec de larges aplats de couleurs pâles, le texte encadré sur fond jaune clair. Les couleurs et la mise en page sont de Frédéric LEMERCIER. Photos et dessins alternent sur le même principe, mais c'est Alain Keler qui mène le récit.</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>Que raconte-t-il ? Dix ans de rencontres avec des Roms de Slovaquie, de République tchèque, d'Italie ou de Montreuil... Ses premiers contacts se font justement alors qu'il est au Kosovo aux côtés de Didier Lefèvre. Ils se poursuivent ensuite, comme une évidence. Alain Keler tisse pudiquement le lien qui l'unit aux Roms. Il se souvient que ses grands-parents et sa tante sont morts à Auschwitz, et ne dissocie pas le sort des Juifs de celui des Roms : « Les Roms, c'est le premier verrou démocratique qui saute. »</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>Ces récits courts composent un recueil engagé, suivi d'un épilogue de l'auteur qui ne l'est pas moins. A deux mois de l'été et après l'acharnement politique et policier de l'été 2010, la question des Roms et des Gens du voyage est brûlante. Ce livre permet de poser les orientations françaises dans un contexte européen. Il livre un état des lieux et propose des perspectives pour approfondir la question : associations présentes sur le terrain, sites web, livres, disques, films et spectacle.</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>Je me souviens avoir entendu il y a quelques temps à la radio un intervenant expliquer que dans je ne sais quelle région du monde, un peuple considérait comme l'Autre non pas celui qui lui était le plus opposé, mais celui qui lui était le plus proche. Après <a href="http://telemetrique.blogspot.com/2010/09/enfants-du-voyage-1.html">ma propre expérience</a> auprès des Gens du voyage l'été dernier, je suis convaincu que les Roms sont notre Autre très proche, notre presque nous-mêmes. Les malmener, c'est comme le dit Alain Keler filer un sacré mauvais coton.</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>93 pages, éd. Les Arènes XXI - 19 €</i></span></div>
Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-3626527234736494282011-04-05T09:42:00.009+02:002012-10-18T23:22:27.846+02:00Ardoise<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-D6_xDvcKQvJWRFtIlvmdoc-xwnWbI0LcKdtehv4SQllMiZoecfexGtjDPQCwFHT7GjqZAkaHY9J5UFQdmeUkD74zmtb5SOJUY_QqKMwsXYeFhn8C93ZeZDqRxJAZ7uP8DRD9/s1600/Ardoise.jpg" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5592009889348615218" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-D6_xDvcKQvJWRFtIlvmdoc-xwnWbI0LcKdtehv4SQllMiZoecfexGtjDPQCwFHT7GjqZAkaHY9J5UFQdmeUkD74zmtb5SOJUY_QqKMwsXYeFhn8C93ZeZDqRxJAZ7uP8DRD9/s320/Ardoise.jpg" style="cursor: pointer; float: right; height: 320px; margin: 0px 0px 10px 10px; text-align: justify; width: 194px;" /></a></i></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><i>Je viens de terminer ma lecture d'Ardoise. Philippe DJIAN y rend hommage aux auteurs qui ont bouleversé sa vie et son œuvre. La plupart sont américains : J.D. Salinger, J. Kerouac, H. Melville, H. Miller, W. Faulkner, E. Hemingway, R. Brautigan, R. Carver. Y figurent aussi L.-F. Céline et B. Cendrars.</i></i></span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>C'est bien justement cette liste qui m'a poussé à acheter <u>Ardoise</u>, parce que pour moi aussi Salinger, Kerouac, Brautigan, Céline et Cendrars ont été et continuent d'être des chamboule-tout. Hélas l'hommage de Djian n'est pas à la hauteur de celui que je voudrais leur faire. Il se fait une grande idée du style, mais les mots qu'il emploie pour évoquer celui de ces auteurs, pour analyser l'intérêt qu'on peut trouver à lire leurs œuvres respectives, sont bien pauvres et les expressions, convenues. Par exemple le mot de "magie" asséné à répétition comme un coup de massue. Par exemple comparer le style à un cours d'eau ou à une tempête... Oui, ça sent le bon élève qui récite son "Bateau ivre"... mais ça ne dit vraiment rien de personnel, ni rien d'intéressant.</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>Au fil des pages, Djian expose ses goûts personnels par accumulation, par strates. Il faut que chaque nouvelle "claque" soit plus forte que la précédente : elle ne peut pas simplement être différente, et cela peut encore moins n'être pas une "claque". Ainsi les hommages se suivent et l'ardoise s'alourdit. On a l'impression qu'à chaque nouvel auteur, Djian veut s'engager tout entier, se mettre lui-même dans la balance. Et ainsi, par excès, sa compilation n'a plus aucun relief. Les digressions sont nombreuses et nous amènent à des "leçons de littérature" qui nous tombent dessus sans prévenir, lourdes et définitives. Djian ne tient pas le lecteur moyen en très haute estime. Pourtant, nous sommes quelques uns à adorer les mêmes auteurs que lui. Alors ?</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>Alors j'ai soupiré, non pas d'ennui mais d'indifférence, et d'avoir un peu perdu mon temps. Djian se présente en écrivain rebelle et veut rendre hommage à ses mentors. Mais ses goûts sont consensuels, ses idoles sont devenues des classiques depuis longtemps et je ne vois pas bien en quoi cela les diminue. <u>Ardoise</u> établit des oppositions sans fondement entre, en gros, le roman du XIXè s. qui serait ennuyeux au possible parce que écrit dans une langue morte (Balzac, Flaubert et Zola dans le même panier) et les œuvres qu'il cite qui seraient toutes à considérer comme des révolutions littéraires. Prophète en son pays, Djian semble persuadé que ses goûts personnels définissent la modernité elle-même. Sa vision de Kerouac s'est arrêtée aux clichés habituels, sa vision de Joyce se résume au monologue de Molly Bloom. Que dire ? C'est sympathique mais ça sent le formol.</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>Malgré tout cela Djian pourrait m'attendrir : lorsqu'il confie par exemple que depuis 20 ans, plus aucun livre ne l'a bousculé comme l'ont fait <u>L'Attrape-cœurs</u>, <u>Sur la route</u>, <u>Mort à crédit</u> et les autres. Quel aveu ! Mais alors pourquoi ne parle-t-il pas de lui comme lecteur, de ce qui a changé en lui pour qu'il en arrive là ? Pourquoi accuser la littérature, dénoncer les faiseurs de livre, railler les lecteurs qui n'y entendent rien ? A quoi nous avance cette aigreur ? On n'aura pas le fin mot de l'histoire. Djian réduit le chapitre des confidences à quelques diapos du passé (le jeune rebelle prenant la route sur les traces de son idole... ) et il repousse le moment d'une vraie analyse à plus tard. Il n'utilise que des mots usés pour parler de ses goûts personnels. Et croyant aller contre les modes et les médias, il semble au contraire en être le produit, tout comme nous.</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>Après tout, que celui qui n'aime pas bêtement Marilyn Monroe ni James Dean lui jette la première pierre.</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i>127 pages, coll. 10/18 - 6,50 €</i></span></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-55244811823979600882010-01-28T21:51:00.023+01:002010-03-03T00:34:46.025+01:00Jerome David Salinger est mortSi vous me demandez quel écrivain m'a vu naître en tant que lecteur, je vous répondrai J. D. Salinger. A cause de <i>L'Attrape-cœurs</i>, de <i>Franny and Zooey</i>, de l'Oncle déglingué du Connecticut et d'Un jour rêvé pour le poisson banane.<br /><br />L'errance de Holden Caulfield à travers New York a marqué des générations d'adolescents. Combien, comme moi, considèrent ce livre comme un monument de la littérature ? Combien, pire, ont eu furieusement envie de vivre comme Holden : d'avoir son style, ses refus, son phrasé, son ironie et son impertinence ?<br /><br />Salinger est mort et je voudrais tout lire ou relire.<br />... et me réjouir des inédits qui ne manqueront pas de sortir dans l'année à venir.<br />C'est comme ça.<br /><br />J. D. Salinger vivait reclus dans le silence depuis plus de 50 ans. Aucune vidéo de lui n'existe, presque aucune photo à part celle que vous retrouverez dans toutes les chroniques dès ce soir. Aucune biographie autorisée, seulement une biographie non autorisée d'un journaliste mal intentionné que Salinger attaqua en justice, et les souvenirs d'enfance de sa fille. Un très très grand romancier, l'un des deux ou trois plus grands du XXè s., est mort.<br /><br />De mémoire : <i>« Si vous voulez vraiment que je vous dise, alors sûrement la première chose que vous allez me demander c'est où je suis né, et à quoi ça a ressemblé, ma saloperie d'enfance, et ce que faisaient mes parents avant de m'avoir, et toutes ces conneries à la David Copperfield. Mais j'ai pas envie de raconter ça, et tout. Primo, ce genre de trucs ça me rase et deuxio mes parents ils auraient chacun une attaque, et même deux chacun, si je me mettais à baratiner sur leur compte quelque chose d'un peu personnel. »</i><br /><br />... et ça date de 1951. Bon sang.<br /><br /><div style="text-align: right;"><i><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/J._D._Salinger"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><span class="Apple-style-span" style="color:#666666;">Wiki</span></span></a></i></div><div style="text-align: right;"><i><a href="http://www.nytimes.com/2010/01/29/books/29salinger.html"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><span class="Apple-style-span" style="color:#666666;">New York Times</span></span></a></i></div><div style="text-align: right;"><i><a href="http://www.lemonde.fr/culture/article/2010/01/28/l-ecrivain-j-d-salinger-est-mort_1298315_3246.html#ens_id=1298305"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><span class="Apple-style-span" style="color:#666666;">Le Monde</span></span></a></i></div><div style="text-align: right;"><i><a href="http://www.liberation.fr/culture/0101616242-j-d-salinger-n-est-plus"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><span class="Apple-style-span" style="color:#666666;">Libération</span></span></a></i></div><div style="text-align: right;"><i><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><span class="Apple-style-span" style="color:#666666;">Slate.fr : </span></span><a href="http://www.slate.fr/story/16541/mort-de-lauteur-de-%C2%ABlattrape-coeur%C2%BB"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><span class="Apple-style-span" style="color:#666666;">ici</span></span></a><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><span class="Apple-style-span" style="color:#666666;"> et </span></span><a href="http://www.slate.fr/story/6929/sauvez-les-archives-de-jd-salinger"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><span class="Apple-style-span" style="color:#666666;">là</span></span></a></i></div><div style="text-align: right;"><i><u><a href="http://blogalire.blogspot.com/2008/11/franny-et-zooey.html"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><span class="Apple-style-span" style="color:#666666;">Franny and Zooey</span></span></a></u><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><span class="Apple-style-span" style="color:#666666;"> sur le </span></span><a href="http://blogalire.blogspot.com/"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><span class="Apple-style-span" style="color:#666666;">Blog à Lire</span></span></a></i></div>Unknownnoreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-7156942264206327632010-01-12T16:41:00.016+01:002013-05-14T17:33:21.448+02:00L'Île des Esclaves<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-QCWhl5BoLdPXhUY9WQdQ62-ZaBvE8Epnpx5alRIy7DR51WT13YqpHAZXtbc5n8lGnceHb-99rC_L8Bjwo6F7TYpvq8eLieGsBeupFwLtutKeyhaCForiRewch3iiYo4p9HrC/s1600-h/Marivaux.jpeg" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5425886382803064626" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-QCWhl5BoLdPXhUY9WQdQ62-ZaBvE8Epnpx5alRIy7DR51WT13YqpHAZXtbc5n8lGnceHb-99rC_L8Bjwo6F7TYpvq8eLieGsBeupFwLtutKeyhaCForiRewch3iiYo4p9HrC/s320/Marivaux.jpeg" style="cursor: hand; cursor: pointer; float: right; height: 320px; margin: 0 0 10px 10px; width: 204px;" /></a>Je viens de relire une courte pièce de MARIVAUX (1688-1763) intitulée <i>L'Île des Esclaves</i>. La notice nous dit qu'il s'agit d'une comédie en un acte et en prose créée en 1725. C'est surtout une pièce politique, une utopie aux accents révolutionnaires qui hélas ne va pas au bout de son idée.<br />
<br />
<i>« Iphicrate, petit-maître, et Euphrosine, coquette, sont jetés par la tempête dans une île gouvernée par des esclaves fugitifs. Selon les lois de la colonie, on ôte la liberté à ces deux malheureux, et on affranchit au contraire Arlequin et Cléanthis, leurs domestiques. Ceux-ci, devenus les maîtres de leurs anciens maîtres, en font par ordre du magistrat des portraits ridicules, et il faut qu'Iphicrate et Euphrosine conviennent que ces portraits sont ressemblants. »</i> <span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">(1)</span><br />
<br />
Thomas More a précédé Marivaux dans l'utopie, et Molière, Corneille l'ont précédé dans l'exercice de montrer les ficelles du jeu théâtral avec l'<i>Impromptu de Versailles</i> et <i>L'Illusion comique</i>. Quant à Arlequin devenant maître de son maître et s'en accommodant si bien, il nous rappelle le Jacques de Diderot ou le Figaro de Beaumarchais.<br />
<br />
Le thème du renversement des valeurs est lui aussi bien de son siècle. Voyez l'esthétique du monde en miroir cher à Cyrano dans les <i>Etats et empires de la Lune et du Soleil</i>, pour commencer. Et puis le XVIIIè siècle se termine en 1789 par la Révolution française, n'est-ce pas ?<br />
<br />
Cette petite pièce se lit donc bien vite mais elle n'est pas pour autant inconsistante. Penser qu'elle fut présentée devant la Cour à deux reprises pourrait même faire frémir. Fort heureusement (ou malheureusement si l'on juge d'après notre plaisir), Marivaux réserve une issue heureuse et convenable à sa comédie : les maîtres s'attendrissent et reconnaissent leurs torts, les valets dont les souffrances sont enfin reconnues n'en demandent pas davantage et se jettent aux pieds des premiers, par un mouvement presque "naturel" qui laisse songeur... Mais il faut se souvenir que Marivaux appelle Arlequin et Cléanthis des esclaves, alors que ce ne sont que des valets. C'est par ce glissement sémantique discret mais pas anodin qu'il est finalement le plus critique. Notons également que si l'action se déroule dans l'antiquité, au large de la Grêce et en référence à la société athénienne, les mœurs des personnages sont bel et bien celles du XVIIIè siècle français.<br />
<br />
Ce que j'ai réappris de Marivaux : il était fils de fonctionnaire, s'inscrivit en Droit sans jamais y aller, fit ses premières pièces mais demanda quand même à récupérer la charge de son père à la mort de celui-ci (ce qui lui fut refusé). Il créa des comédies amoureuses et des critiques politiques. Il accorda vraisemblablement plus d'importance aux secondes mais fut reconnu pour les premières. Il persévéra dans le roman et s'attira au même moment ses premières critiques. Il fut élu à l'Académie longtemps après y avoir prétendu et dirigea même l'institution par tirage au sort. Monsieur de Marivaux, de l'Académie Française, mourût gras et repu. Les critiques à son égard restent assez justes : <i>« Cet auteur aurait bien de l'esprit s'il ne songeait pas tant à en avoir, ou pour parler encore plus juste, s'il parlait un langage à se faire comprendre. »</i> <span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">(2)</span><br />
<br />
Cependant, si Marivaux n'est pas Molière, certaines de ses pièces se lisent encore très bien et ne se jouent sans doute pas plus mal. Il en va ainsi de <i>L'Île des Esclaves</i>, qui aurait quelques leçons à nous donner, encore aujourd'hui.<br />
<br />
<i><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">(1) <span class="Apple-style-span" style="font-style: normal;">La Barre de Beaumarchais,</span> Lettres sérieuses et badines<span class="Apple-style-span" style="font-style: normal;">, année 1730</span><br />(2) Journal de la Cour et du Palais<span class="Apple-style-span" style="font-style: normal;">, année 1733</span></span></i><br />
<br />
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<i>Théâtre complet</i>, La Pochotèque - 28 euros env.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-35576576050197214442009-09-06T11:01:00.003+02:002009-09-06T11:34:12.655+02:00Nouvelles mexicaines<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3MFGZsKdz4G4D2loHbo5ZqWbJWVpD2zlgwkOrErHHduW88C8mSvzStboczM2zVQWdkbIbmBN9Hzv5SMU7_DL9TKgkDGgiuJB_nfjNco8ydd6rFdrHY2JJcrhASGCphjQoZTcP/s1600-h/Nouvelles+mexicaines.jpg"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 224px; height: 310px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3MFGZsKdz4G4D2loHbo5ZqWbJWVpD2zlgwkOrErHHduW88C8mSvzStboczM2zVQWdkbIbmBN9Hzv5SMU7_DL9TKgkDGgiuJB_nfjNco8ydd6rFdrHY2JJcrhASGCphjQoZTcP/s320/Nouvelles+mexicaines.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5378284518705803218" /></a>Hatier Poche publie une anthologie de nouvelles de TRAVEN, écrivain mystérieux dont les biographies sont sujettes à caution. Ces nouvelles sont tirées d'une vie quotidienne auprès du peuple mexicain, dans les petits villages comme à Mexico.<br /><br />Dans ces nouvelles, le décor est réaliste quoique assez dépouillé. Les "Indiens" sont des gens simples, parfois durs, remplis de bon sens. Le personnage du "gringo" blanc prend du relief par son inadaptation à la vie et aux mœurs mexicaines. Certaines histoires sont racontées à la troisième personne, d'autres à la première du singulier. Les thèmes abordés sont variés. Il s'agit d'abord de décrire la vie quotidienne du peuple mexicain : le logement, la nourriture, le commerce et puis les liens étranges entre l'homme et l'animal. Ensuite, Traven explore aussi des aspects plus inattendus : le matriarcat, la religion, l'industrialisation, les relations avec le pouvoir local, la répression.<br /><br />Dans l'ensemble, le regard de Traven sur la société mexicaine est mêlée de respect et de distance. Traven use de son sens critique mais ne condamne jamais les Mexicains. Il ne met que le pouvoir central et les "gringos" en accusation. Comme par exemple M. Winthrop, de New York : ce philanthrope prétend sortir les Mexicains de leur misère en spéculant sur la valeur artistique de leur objets artisanaux. Il joue au plus candide tout en faisant tous les calculs nécessaires à assurer sa fortune personnelle ; sauf que le Mexicain qu'il essaie d'exploiter, lui, est vraiment un homme simple. Aussi, lorsqu'il lui fait miroiter des <i>pesos</i> par milliers, le regard de l'artisan se perd... il ne sait pas ce que signifient ces gros chiffres. Winthrop et son entreprise humaniste peuvent s'en retourner. D'autres nouvelles sont presque des allégories, comme "Achat d'un âne" et "Le chagrin de Saint-Antoine" par exemple.<br /><br />Je ne suis pas certain que Traven soit bien traduit, ou alors sa langue doit être plutôt pauvre, sa syntaxe assez plate. Le récit n'est rythmé que par l'action, pas par le style. Pour autant, ces quelques nouvelles se lisent goulûment. Elles sont ici présentées accompagnées d'un dossier pédagogique plutôt bien fait, destiné aux collégiens et à leurs professeurs.<br /><br /><br />80 pages + 50 pages de dossier, coll. Hatier Poche Collège - 4 €<br />Bibliographie : Golo est l'auteur d'une bio-BD intitulée <i>Traven, Portrait d'un anonyme célèbre</i> publié chez Futuropolis en 2007Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-77073082542543502002009-09-02T18:25:00.004+02:002009-09-02T19:11:29.529+02:00(BD) L'Art invisible<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyUfwG6d6jw-ILf5zsaWezUfB7IXtswNlLXyFbhnKgMn0g0ZQlIduKA0AkNP4r7klTZ17c7viVz3321mquO2FZUQ48iR47uAO-4bC0NPeVd4HpD1OVdckdRwB9sRoFQaY2pA9r/s1600-h/LArtInvisible.png"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 201px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyUfwG6d6jw-ILf5zsaWezUfB7IXtswNlLXyFbhnKgMn0g0ZQlIduKA0AkNP4r7klTZ17c7viVz3321mquO2FZUQ48iR47uAO-4bC0NPeVd4HpD1OVdckdRwB9sRoFQaY2pA9r/s320/LArtInvisible.png" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5376917900013866594" /></a>En 1992, alors que <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Art_Spiegelman">Art Spiegelman</a> s'apprête à défrayer la chronique BD avec <i>Maus</i> et à obtenir un Prix Pulitzer, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Scott_McCloud">Scott McCLOUD</a> entreprend d'établir une présentation générique de la BD depuis ses prémices jusque son avènement en tant que "<a href="http://fr.wiktionary.org/wiki/neuvième_art">Neuvième Art</a>".<br /><br />Scott McCloud est alors aussi jeune qu'ambitieux : il n'a que 32 ans et s'apprête à établir, en BD... une théorie de la BD. C'est le sujet de <i>L'Art invisible</i>. Scott McCloud y donne bien évidemment des références historiques qui permettent dans un premier temps de mieux comprendre l'apparition de la BD. Il nous rappelle que la tradition a longtemps été de séparer rigoureusement les images et les mots. Il rebondit sur les préjugés dont souffre encore parfois la BD aujourd'hui. Il mène son discours avec talent, humour et même une certaine dose de dérision.<br /><br />Le volume est loin d'être indigeste, même si certains passages relatent des théories assez abstraites. Le propos est réfléchi, et la forme ne l'est pas moins. L'auteur réussit très souvent à nous convaincre par l'image de ce qu'il nous a démontré à l'avance par les mots. Souvent on acquiesce, on reconnaît les faits tels qu'il nous les expose, on convient qu'il a bien raison, on s'étonne même parfois de n'avoir jamais envisagé la BD sous tel ou tel angle.<br /><br /><i>L'Art invisible</i> est constitué de neuf chapitres inégaux. Les trois premiers m'ont paru les plus ardus mais aussi les mieux faits. Dans les chapitres 4 à 8 les points abordés me paraissent plus contestables et le rythme s'emballe un peu. A cet égard le neuvième et dernier chapitre passe un peu du coq à l'âne, du rappel des arguments développés à des bribes de théorie à peine formulables. On voit tout l'enthousiasme de Scott McCloud mais on voudrait qu'il ait moins de remords à conclure.<br /><br />Après le livre d'Eisner <i>La Bande dessinée, art séquentiel</i>, cet opus de Scott McCloud devient l'ouvrage de référence de la BD. Si vous vous intéressez à la BD non seulement comme genre littéraire mais bien comme art à part entière, vous trouverez ici sous une apparence accessible et ludique les idées, les théories, les références historiques qu'il vous manque.<br /><br />Un essentiel.<br /><br /><br />223 pages, éd. Delcourt - 14,95€<br /><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/L'Art_invisible">http://fr.wikipedia.org/wiki/L'Art_invisible</a><br /><a href="http://scottmccloud.com/">http://scottmccloud.com/</a>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-10500487090327111942009-07-02T16:41:00.005+02:002011-04-04T20:56:54.442+02:00Notes #2<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjLzaN15Iyhd-M6kuUD__x5cspD9XCvy174-V4ioMbfC8d2fgVtKhR-NsxDnHhJSpJXybKRElobgqSi9U6ichbdD2cVMajJjlsv6I_k0kTKIRYY4SpnLLqBbGc5JZ4-dHoBf1j5/s1600-h/Notes,+tome+2.png" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 218px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjLzaN15Iyhd-M6kuUD__x5cspD9XCvy174-V4ioMbfC8d2fgVtKhR-NsxDnHhJSpJXybKRElobgqSi9U6ichbdD2cVMajJjlsv6I_k0kTKIRYY4SpnLLqBbGc5JZ4-dHoBf1j5/s320/Notes,+tome+2.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5353878561702240450" /></a>Rah, que c'est bon !<br /><br />Ça fait un moment que je suis le blog de BOULET grâce au flux RSS, petit gadget bloguistique dont je suis adepte. J'en fais de même d'ailleurs avec de nombreux blogs BD, photo, bouquins dont certains sont parmi les liens à droite de votre écran. -><br />:)<br /><br />Ce qui me plaît énormément chez Boulet, c'est la très grande variété de son talent : variété du dessin tantôt inspiré par les mangas, tantôt par les <i>graphic novels</i>, tantôt par la BD belge... la plupart du temps un peu tout ça en même temps, je crois. Variété également des registres, des ambiances : posée, philosophique à certains moments, joyeuse ou simplement énervée à d'autres.<br /><br />Boulet fait preuve non seulement d'une très forte maîtrise technique, mais aussi d'une capacité à savoir doser ses ingrédients. En bref et pour lâcher les gros mots, Boulet a des allures d'artiste accompli. Il faut donc profiter de son talent sans attendre. Bizarrement, les notes du blog depuis quelques temps ne me faisaient plus autant d'effet, peut-être parce que je suis un peu blasé, peut-être parce que certains <i>(s)trips</i> de Boulet ne sont pas ma tasse de thé.<br /><br />C'est là que la publication en volumes papier prend tout son intérêt ! Même après avoir déjà lu tous les billets de son blog, ces "notes" écrites sur la partition entonnent une musique nouvelle. Car Boulet s'est ingénié à coudre toutes ses disparités à l'aide d'un fil conducteur qui lui permet de réintroduire ses archives : c'est l'histoire de son séjour malheureux dans la Creuse pour un festival BD. Grâce à cela, la lecture devient une redécouverte et reste toujours appétissante : 222 pages qui se dévorent goulûment.<br /><br /><div><br />222 pages, coll. Shampooing - 16,90 €<br />Le Blog de Boulet est par ici : <a href="http://www.bouletcorp.com/">www.bouletcorp.com</a></div>Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-91963675069222320132009-06-13T09:45:00.008+02:002009-06-15T11:39:15.548+02:00L'Orgasme on s'en fout<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiP_ojWprmxrypc6Rwx5bZXc1okoHw_TeqxC-KdHGxxCLsiIsq9aAVpRF5RDlElD1L4KjwBSXtcW2HczgUCHkJc4oRctjZG5VMV0rIBFHhsmt7lhXO8ucYSnR2Y3uOWsw4AefBj/s1600-h/Orgasme+on+s%27en+fout.png"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 200px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiP_ojWprmxrypc6Rwx5bZXc1okoHw_TeqxC-KdHGxxCLsiIsq9aAVpRF5RDlElD1L4KjwBSXtcW2HczgUCHkJc4oRctjZG5VMV0rIBFHhsmt7lhXO8ucYSnR2Y3uOWsw4AefBj/s320/Orgasme+on+s%27en+fout.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5346722796290230162" /></a>Guillaume, du site <a href="http://www.babelio.com/">Babelio</a>, m'a encore fait une bonne farce : parmi les titres que j'avais cochés dans l'opération "Masse critique" il a choisi de me faire parvenir... ce titre provocateur de Sophie BRAMLY. L'auteure est la créatrice du site web <a href="http://www.secondsexe.com/">www.secondsexe.com</a> (avec un "-e" à sex<b>e</b>, sinon vous tombez sur un portail de cul, rien à voir... ) et compose ici un manuel orienté vers un lectorat féminin. Mais après tout... <i>"j'aurais adoré être ethnologue"</i>, comme dirait Margaux Motin.<br /><br />Je dois l'avouer, l'<i>a priori</i> et la lecture des premières pages ne m'ont pas permis d'aborder cette lecture sous de bons hospices. Le découpage des chapitres a quelque chose de trop scolaire : l'auteure veut aborder sa question de façon encyclopédique en touchant à toutes les facettes de la sexualité : biologie, arts, médias, gynécologie, histoire... Ne s'imposant spécialiste d'aucun domaine, elle donne un moment l'impression de nous refourguer ses fiches de lectures, un véritable <i>pensum</i>(*).<br /><br />Je persévère. Mes lectures précédentes pour la "Masse critique" avaient été décevantes, j'ai la pression. J'en ai marre de décevoir Guillaume et de compromettre la participation des éditeurs à ce petit jeu non rentable. Et puis l'éditeur, parlons-en : une belle écriture féminine a glissé dans les premières pages du livre un marque-page qui me promet <i>"Au plaisir de vous lire"</i>. Gasp !<br /><br />Plus sérieusement, c'est par cette notion de plaisir que j'entre vraiment dans la lecture curieuse de ce livre. Les cinquante premières pages passées, sorte de préliminaires qui auraient pu me refroidir définitivement, le discours devient plus clair et plus juste, comme s'il s'était agi de définir d'abord les termes du discours pour que le discours puisse enfin toucher son but au terme de cette entrée en matière peu réjouissante. Le plaisir, donc. Qu'est-ce ? Une réalité ou un mythe qui nous monte la tête ? Selon Sophie Bramly le culte du plaisir, véhiculé en particulier par les médias, joue un vilain jeu : celui de la performance. On nous montre à profusion des hommes et des femmes au physique parfait et l'on nous <i>tease</i>, on nous aguiche et on nous pousse à la confidence : <i>"es-tu un bon coup ?"</i>, <i>"est-ce que tu sais faire ce truc qu'ils (elles) aiment, est-ce que tu pratiques cette technique qui les rend fous (folles) ?"</i><br /><br />Du vent. Car Sophie Bramly le prouve pas à pas, chiffres, enquêtes et témoignages à l'appui : il n'y a que le désir qui vaille. Sans désir point de salut... et point d'orgasme non plus, quoi qu'en disent les magazines qui se vendent en vendant une image mensongère de la sexualité. Page après page, chapitre après chapitre, l'auteure se fait à mon sens de plus en plus pertinente. Et de plus en plus impertinente aussi, comme lorsqu'elle fait l'éloge des <i>sex toys</i> par exemple, alors qu'en France l'achat de ces joujous est une pratique encore ultra minoritaire (elle ne l'est pas dans les pays anglo-saxons ni dans les pays nordiques). Comme, aussi, lorsqu'elle laisse parler des femmes de divers âges, diverses classes sociales, qui nous racontent comment elles scénarisent leur vie sexuelle pour la rendre plus palpitante, plus excitante, plus bandante quoi.<br /><br />L'orgasme, on ne s'en fout pas du tout... mais on pourrait, c'est bien vrai, en rabattre un peu sur le culte daté du <i>"Jouir sans entraves"</i> et revenir à ce qui nous donne vraiment envie, et même envie d'avoir envie comme dirait un chanteur suisse en pré-retraite.<br /><br /><br />254 pages, coll. Fetjaine (éd. La Martinière) - 15 €<br /><i>(*) : en même temps, Simone De Beauvoir ne faisait pas autre chose dans le premier tome du <u>Deuxième Sexe</u>, même en écrivant mieux</i><br />Une lecture féminine de ce livre est <a href="http://aubedufeminin.over-blog.com/article-30086716.html">ICI</a><br /><br /><a href="http://www.babelio.com/"><img src="http://www.babelio.com/images/ico_critique.jpg" alt="livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.com" title="livre critiqué dans le cadre du programme Masse Critique" /></a>Unknownnoreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-57699574128026317902009-05-23T16:07:00.004+02:002013-05-14T17:35:28.210+02:00Seul dans le noir<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjD72NjOSI09as2ZP2nyGHFuKrzEhHXtxeUC3u_fDcy6tZJot3chudeeyLMKEFUt3t6H-eyuKMcxkyTOEriPZOpCokI_fbE0xCnLZrRZ-QLGnDiDpnr-xkuNCXJJaHkSN7diBm6/s1600-h/Seul+dans+le+noir.png" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5339031259311166770" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjD72NjOSI09as2ZP2nyGHFuKrzEhHXtxeUC3u_fDcy6tZJot3chudeeyLMKEFUt3t6H-eyuKMcxkyTOEriPZOpCokI_fbE0xCnLZrRZ-QLGnDiDpnr-xkuNCXJJaHkSN7diBm6/s320/Seul+dans+le+noir.png" style="cursor: hand; cursor: pointer; float: right; height: 320px; margin: 0 0 10px 10px; width: 170px;" /></a>Je viens tout juste de finir la lecture du dernier roman de Paul AUSTER paru en français : <i>Seul dans le noir</i>. Un aller/retour en voiture, quatre heures de route et hop ! Avalé.<br />
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Avalé bien vite, pas dévoré non plus. L'histoire principale est celle d'August, 72 ans, écrivain sans ambition et sans gloire. Il a recueilli chez lui chez lui sa fille Miriam, 47 ans et sa petite-fille Katya, 23 ans. Tous trois sont des blessés de la vie, mais <i>ce monde étrange continue de tourner</i>.<br />
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August, c'est lui qui est seul dans le noir. Pendant que Miriam et Katya dorment à l'étage, lui reste assis avec sa jambe en vrac, il a pour compagne l'obscurité du dedans, ses hantises, son désir aussi que Katya se sorte du pétrin. Il se prend pour Dieu et doit savoir que <i>l'un des deux fut sauvé</i>, probablement.<br />
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Les premières lignes et les premières pages sont écrites dans un style très épuré. Le texte avec sa ponctuation est mélodique, presque incantatoire. J'avais entendu Paul Auster faire la lecture de ces premières pages à la radio et je dois avouer que cela m'avait hypnotisé. J'avais filé aussitôt acheté le bouquin.<br />
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Cette tension stylistique va de pair avec la construction rigoureuse de l'action principale, celle qui nous raconte l'histoire d'August, de Miriam et de Katya. De Sonia, de Titus, de Virginia Blaine pourquoi pas... mais la tension se relâche, trop vite à mon goût, et nous voilà entraînés dans un monde parallèle où les Etats-Unis d'Amérique se livrent une guerre civile. Un monde qui n'existe que parce que Giordano Bruno a déclaré qu'il pouvait exister. Un monde qui n'existe que dans la tête d'August Brill.<br />
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Chaque personnage est attachant, y compris les personnages inventés par August Brill : Brick, Flora, et la fameuse Virginia Blaine. Et puis Paul Auster en fait de belles personnes, avec tous leurs défauts et leurs blessures et leurs espoirs déçus. De fait, Paul Auster mêle ici tous les ingrédients qu'on aime retrouver dans ses romans : la confrontation des générations, l'idée d'un homme qui arrivant à la fin de sa vie dresse une sorte de bilan, l'expérience du deuil raconté avec une sorte de bienveillance au regard de la vie, l'idée que la réalité est illusion, ou bien qu'il y a plusieurs réalités coexistant ensemble, et que certaines personnes ont l'étrange pouvoir de glisser de l'une à l'autre. Et puis Brick est magicien, le petit nom d'August est Augie... on se sent en terrain connu, même quand on n'a pas tout lu de l'auteur.<br />
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Il n'empêche : voilà Paul Auster obnubilé par le 11 septembre 2001 et la guerre en Irak, par les prises d'otages et les décapitations retransmises sur Internet... Je ne suis pas sûr que ces sujets soient ceux qu'il maîtrise le mieux et, s'ils peuvent donner lieu à une œuvre littéraire, je suis à peu près sûr qu'il ne faut pas se contenter d'adopter à leur égard le simple point de vue du spectateur, ni susciter du même coup la compassion du lecteur pour les victimes. Si Paul Auster se rendait à Bagdad ou à Kaboul pour renverser le point de vue et nous raconter avec le même talent de romancier la vie de trois générations irakiennes ou afghanes bouleversées par les exactions de l'armée américaine, cela m'intéresserait beaucoup. Pour le moment, il garde les deux pieds sur le sol américain et sa critique de l'administration Bush reste convenue et superficielle. Je connais assez peu Paul Auster et son œuvre, mais j'ai l'impression qu'il se sent obligé de témoigner de ces conflits de civilisation, et pour ma part je trouve dommage qu'il ne veuille pas rester à l'échelle individuelle, où il excelle.<br />
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182 pages, éd. Actes Sud - 19,50 €Unknownnoreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-54718681626570329942009-05-10T13:13:00.003+02:002009-05-10T19:40:44.379+02:00La Colline des Anges<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhysvjxpviyILIwxfZyEfP67-yL90QqtjAvJZW7RzM0PBmBeahyphenhyphen8Wa8sPhdaCR7mfKeWrmBudBDVINoRPZkp18xsv93mp5c57RhUFqJHdC_EVbBjEsFrErR75qyyIWM7M1C8k0G/s1600-h/La+Colline+des+Anges.png"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 178px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhysvjxpviyILIwxfZyEfP67-yL90QqtjAvJZW7RzM0PBmBeahyphenhyphen8Wa8sPhdaCR7mfKeWrmBudBDVINoRPZkp18xsv93mp5c57RhUFqJHdC_EVbBjEsFrErR75qyyIWM7M1C8k0G/s320/La+Colline+des+Anges.png" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5334157590578140274" /></a>Raymond DEPARDON et Jean-Claude GUILLEBAUD sont de vieux amis, qui ont quitté le Vietnam ensemble en 1972. Guillebaud manie le texte, Depardon l'image. 20 ans plus tard, en 1992, aucun magazine ne les a invités à y retourner. C'est pourtant ce qu'ils ont fait.<br /><br />Pour l'amateur du beau texte et des belles images, <i>La Colline des Anges</i> ressemble au livre parfait : Guillebaud use d'une langue riche pour poser des ambiances, transcrire des bruits et des parfums, faire resurgir des souvenirs. Aussi le texte ne se résume-t-il ni à un <i>Je me souviens</i>, ni à une réécriture d'<i>A la recherche du temps perdu</i> : il témoigne d'une expérience présente avant tout. L'image comme le texte appartient à ce que l'on pourrait appeler du "reportage humaniste", à ceci près qu'il ne s'agit pas simplement d'objectiver le Vietnam, mais de s'objectiver ayant vécu au Vietnam, revenant au Vietnam, constatant que d'anciens G.I. y reviennent aussi pour reprendre leurs vieilles habitudes de nababs, observant que les vietnamiennes sont toujours prises pour des prostituées congénitales, les vietnamiens pour des gagne-petit du commerce.<br /><br />La découverte d'Hanoi, ancien berceau du Communisme vietnamien, est un choc pour Guillebaud, Depardon et leur interprète férue de culture occidentale. C'est la ville où tout le Vietnam arrive à son paroxysme : les rues sont pleines, animées, les gamins jouent et chahutent, les jeunes femmes sont belles et circulent à vélo, les maisons se refont une beauté, les passants sourient, sont chaleureux, accueillants. Le texte de Guillebaud, meilleur dans la critique que dans l'éloge, le dit moins bien que les photos de Depardon : Hanoi en 1992, c'est le Vietnam en devenir. La ville qui a su rester Vietnamienne sans occulter pour autant l'avancement du reste du monde et de ses valeurs. Un compromis, équilibre difficile après seulement 20 ans.<br /><br />Ce tome contient probablement les plus belles photos de Depardon que j'aie jamais vues. Et pourtant je commence à connaître mon sujet...<br /><br /><br />271 pages, coll. Points - 9 €Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-87723696086169011932009-04-05T00:02:00.004+02:002009-04-05T00:28:07.639+02:00(BD) Trésor<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKKQnc9B5nnQSrLR-wk9PbAANN04CjCw9riYVixUILkrkOGPBG-Sg6kL-JOMXOeMYjbqZ44VUIpl_NfF6iFC9loqdu5IIeGqGdEnjd_MSvpNwsIdOF177oQZd7iMsWtIkY8vNl/s1600-h/Tresor.jpg"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 227px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKKQnc9B5nnQSrLR-wk9PbAANN04CjCw9riYVixUILkrkOGPBG-Sg6kL-JOMXOeMYjbqZ44VUIpl_NfF6iFC9loqdu5IIeGqGdEnjd_MSvpNwsIdOF177oQZd7iMsWtIkY8vNl/s320/Tresor.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5320966203125398898" /></a><i>Trésor</i>, ça commence comme <i>Les Demoiselles de Rochefort</i> et ça se termine comme une histoire de l'Oncle Picsou. Cette BD de Lucie DURBIANO, en sélection officielle à Angoulême 2009, est publiée dans la collection Bayou.<br /><br />Les couleurs sont franches et plates, le trait me rappelle Seth, l'auteur de <a href="http://blogalire.blogspot.com/2006/08/bd-la-vie-est-belle-malgr-tout.html"><i>La Vie est belle, malgré tout</i></a>. Le tout est léger comme une aventure des <i>4 as</i> adaptée pour les adultes, et l'épilogue est bienvenu pour ne pas terminer la lecture sur une note trop futile.<br /><br />Le pire est que je me suis laissé prendre sans broncher dans l'histoire de cette recherche de trésor : il y a des statuettes à rassembler, l'héroïne est amoureuse de deux hommes, le deuxième homme est amoureux de deux femmes, le papa archéologue n'est pas bien loin... non, ce n'est pas un <i>remake</i> de <i>L'Homme de Rio</i> avec Jean-Paul Belmondo et Françoise Dorléac. Dommage car alors ça serait mieux rythmé et plus dépaysant. C'est tout simplement une sorte de suite de <i>Orage et Désespoir</i>, autre BD de la même auteure.<br /><br />Je regrette le côté très vieille France de cette chasse au trésor. Les personnages sont des caricatures, du physique jusqu'aux sentiments : il y a la blonde fatale, le comptable à lunettes encore vierge, la midinette en mini-jupette, le bellâtre aventurier...<br /><br />Pour résumer, j'imagine que vous vous laisserez prendre comme moi à la lecture de ce téléfilm facile à lire. Mais une fois la dernière page tournée, vraiment, il ne m'en est pas resté grand chose... Si le volume ne m'avait pas été offert, j'aurais regretté mon achat. <br /><br /><br />106 pages, coll. Bayou - 16 €Unknownnoreply@blogger.com13tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-41637666979446293732009-03-22T14:38:00.008+01:002009-03-22T18:09:18.560+01:00Trois livres de Raymond Depardon<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTGtq9PyU24Zbk7r2z0SenzhicZdZwU12wOuCsfMGU9AoDtmfFVWj_ZbK4FKHw_hP26Q67TExFs7fOBN3WyVqAsloA-diXCriVaP9WEDpZVUxEIfENs8jp8NKE0paSNOxG6jZe/s1600-h/Le+Tour+du+monde+en+14+jours.png"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 187px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTGtq9PyU24Zbk7r2z0SenzhicZdZwU12wOuCsfMGU9AoDtmfFVWj_ZbK4FKHw_hP26Q67TExFs7fOBN3WyVqAsloA-diXCriVaP9WEDpZVUxEIfENs8jp8NKE0paSNOxG6jZe/s320/Le+Tour+du+monde+en+14+jours.png" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5316059164694846210" /></a>Raymond DEPARDON voit ses livres publiés dans la collection Points Seuil, en format poche. Ce sont de beaux livres bien édités et accessibles, alors il faut en profiter...<br /><br />C'est ce que je tente de faire et à vrai dire je crois que j'ai acheté tous les titres disponibles. J'en ai lu/vu la plupart depuis plusieurs semaines. Laissez-moi vous parler de ces trois là : <i>Le Tour du monde en 14 jours</i>, <i>La Solitude heureuse du voyageur</i> et <i>Errance</i>.<br /><br />Le principe moteur du premier, <i>Le Tour du monde en 14 jours</i> (sous-titré "7 escales, 1 visa") est bien simple. Depardon décide de faire un tour de la planète en allant si possible dans des endroits, des villes qu'il ne connaît pas déjà. C'est le cas par exemple de Washington, Singapour, Honolulu, Le Cap. Le fil conducteur, c'est le voyage sans but précis. Chaque escale est vaguement présentée et chaque photo succinctement légendée. Les images me semblent de qualité très inégale, proportionnellement à l'intérêt que porte Depardon aux endroits qu'il traverse en coup de vent. Le volume se termine sur un constat un peu stupide : la terre est bien ronde... :/<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMSt16QM2hchh6TXtVLa2JuLMDCohHtIDWnsOMilvnclwHQ9D9cvTTJP4GoIVy_IJFafhhQ5VnwSzShEa5jlojVVHmSOZtb7K7wxamcVUswR4Fv2u55onWwxDprj-3UTYrIiyC/s1600-h/La+Solitude+heureuse+du+voyageur.png"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 192px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMSt16QM2hchh6TXtVLa2JuLMDCohHtIDWnsOMilvnclwHQ9D9cvTTJP4GoIVy_IJFafhhQ5VnwSzShEa5jlojVVHmSOZtb7K7wxamcVUswR4Fv2u55onWwxDprj-3UTYrIiyC/s320/La+Solitude+heureuse+du+voyageur.png" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5316058759975945506" /></a><i>Notes</i>, ce sont deux interviews de Depardon à vingt ans d'écart. La première est extrêmement mal écrite : en 1978 Depardon est déjà au sommet de son art photographique mais il n'a pas encore affiné son écriture. Les "il y a" scandent maladroitement le texte, dans un ton faussement rugueux du type <i>"dans la vie, il y a"</i>, ou plutôt <i>"dans la photo, il y a... "</i>. Le résultat est assez navrant d'inexpressivité et d'imprécision. Dans la seconde interview, celle de 1998, c'est malheureusement l'intervieweur qui gâche tout en entreprenant une psychanalyse de comptoir des photos de Depardon. Tout aussi navrant.<br />Heureusement il y a les photos qui suivent, intitulées <i>La Solitude heureuse du voyageur</i>, reléguées tout à la fin du volume, d'un bloc, après le discours. Comme quelque chose qu'il faut mériter. Et en l'occurrence ces photos sont parmi les meilleures de Depardon, pour autant que je les connais. Le problème (car il faut toujours qu'il y en ait un) est que ça fait compilation : rassembler les meilleures photos de Depardon pour épater la galerie, c'est un peu facile. Pas facile d'avoir saisi toutes ces magnifiques photos au fil des ans, non. Mais trop facile de balancer tout ça d'un coup. Chaque photo est présentée par un lieu et une date, contredisant parfaitement les 45 pages précédentes dans lesquelles Depardon faisait le deuil du photojournalisme. Bref.<br />Heureusement donc, il y a les photos. Et en particulier celles de <i>Notes</i>, première partie de l'ouvrage. Depardon fuit la fin d'un amour à Paris et se précipite cœur et âme dans les conflits armés les plus violents de l'époque : de Beyrouth au Pakistan, de Kaboul à Peshawar. Il veut engager sa vie, il veut la risquer et montrer la distance qu'il prend. Son guide francophone est un jeune soldat instruit : il s'appelle Massoud. Photos saisissantes depuis le corps de l'action, chronique quotidienne des tracas d'un petit Français perdu dans une Histoire qui le dépasse.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjO8o9eyuSZPlhZ9iCnNoRnFXckXbUvh03H8iDw1mh8S9k-0Ox9a0tvKbANDsiTEfwftNNtN4Q9Ai2TlsKgRHdUc1ZBozx7TLfYeVTtfvE27w8PHMbgfdgqkhO_GdRkqjfHHeki/s1600-h/Errance.png"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 190px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjO8o9eyuSZPlhZ9iCnNoRnFXckXbUvh03H8iDw1mh8S9k-0Ox9a0tvKbANDsiTEfwftNNtN4Q9Ai2TlsKgRHdUc1ZBozx7TLfYeVTtfvE27w8PHMbgfdgqkhO_GdRkqjfHHeki/s320/Errance.png" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5316058158708331346" /></a>Le troisième et dernier volume est le chef d'œuvre parmi les trois. Il s'intitule <i>Errance</i> et correspond au travail le plus récent de Raymond Depardon. Enfin la démarche est claire et uniforme, enfin la langue est à hauteur de l'image. Depardon fait à nouveau le tour du globe en quête d'endroits déshabités. Pour une fois la présence humaine n'est pas recherchée. Pour une fois l'horizon est centré et les paysages sont saisis à la verticale, en format 6x9 avec un vieux film qu'on ne trouve plus : la Kodak Verichrome Pan. Depardon essaie d'échapper à la traditionnelle quête du "moment" photographique et se concentre sur les ambiances qui se dégagent de certains endroits (carrefours, routes au milieu du désert, villages poussiéreux... ) lorsqu'il ne s'y passe rien. Et puis il réfléchit à l'errance en tant que concept photographique, sociétal, esthétique.<br />C'est bien plus qu'un ouvrage abouti : c'est un chef d'œuvre dans son domaine.<br /><br /><br />coll. Point Seuil - 8 € par volume<br />Un autre avis sur <i>Errance</i> : par <a href="http://www.vaninadelobelle.com/unlivreunjour/Errance-Raymond-Depardon_a19.html">ICI</a> !Unknownnoreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-61103148723672342102009-03-10T20:36:00.004+01:002009-03-10T21:32:56.240+01:00(BD) Dimitri Bogrov<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1QQn9276Ja6ArVI78kiaScy3jhT1HrnxLEWtDeFbQQ1262jByokw7cH8HSaLSXnZrxK9tEcKgcB2mGjykY4a8f2Vu0BsT9eotxJYJ0C6yZNvhozgAA38fSKMktQqvhKRnKb4L/s1600-h/Dimitri+Bogrov.png"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 222px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1QQn9276Ja6ArVI78kiaScy3jhT1HrnxLEWtDeFbQQ1262jByokw7cH8HSaLSXnZrxK9tEcKgcB2mGjykY4a8f2Vu0BsT9eotxJYJ0C6yZNvhozgAA38fSKMktQqvhKRnKb4L/s320/Dimitri+Bogrov.png" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5311659190595772802" /></a>Il est grand temps que je vous parle de <i>Dimitri Bogrov</i>. Et de Sonia, aussi.<br /><br />Mon premier est un album dessiné par Benjamin BACHELIER et écrit par Marion FESTRAËTS. Ça vient de paraître en ce début d'année 2009 chez Gallimard, dans la collection "Bayou". Ce sont, nous dit-on, les mystères et les non-dits de son histoire familiale qui ont inspiré à Marion cette histoire. Etonnant, car les pages semblent habitées d'une culture livresque fouillée : Tolstoï, Dosto... on a peine à croire qu'ils n'y soient pour rien, et pourtant.<br /><br />Dès le premier abord, le livre m'a plu : par son volume tout d'abord. Par ses couleurs, et en particulier le rouge : rouge feu, rouge révolutionnaire, rouge sang de la couverture. Les pages sentent bon le papier coupé, elles ne sont ni trop légères ni trop épaisses. Les cases sont tracées à la main, irrégulières. Les couleurs variées, fonctionnant par atmosphères, rappellent Chagall, Van Gogh, Munch et d'autres. Le bleu est souvent glacé, le rouge synonyme de drame.<br /><br />C'est l'histoire éponyme de Dimitri Bogrov : un homme dont personne ne se souvient. Après de brillantes études à Saint-Petersbourg, il rejoint son milieu bourgeois d'origine à Kiev, en Ukraine. Il doit s'y installer comme avocat. Sa mère a choisi le mobilier et les papiers peints. Heureusement ou malheureusement, Dimitri rencontre Loulia dans le train qui le ramène à Kiev. Cette jeune femme d'une beauté sans pareille, intellectuelle et libre, le rappelle à ses révoltes de jeunesse, lorsqu'il participait comme elle à une action politique d'extrême gauche. <br /><br />De retour à Kiev, Dimitri ne peut bien sûr oublier la rousse, l'inflammable Loulia. Mais son amour pour elle va le précipiter à commettre l'irréparable.<br /><br />J'ai énormément aimé cette BD. Je l'ai lue d'un trait et elle m'a laissé sous le charme pendant quelques temps avant que l'histoire ne se dissipe. Me sont restées les ambiances froides et chaudes, la relation impossible des deux héros, le climat de tension politique. En réouvrant le livre pour écrire ce billet, l'odeur me remplit à nouveau les narines. Je suis déjà partant pour le relire.<br /><br /><br />124 pages, coll. Bayou - 16,50 €<br /><br /><i>Post-scriptum : ... ah oui, au fait : mon second est Sonia, qui travaille pour l'agence interactive <a href="http://www.supergazol.com/">Supergazol</a> et promeut les titres BD de Glénat, Gallimard, Dargaud... Elle est très sympathique et vous propose de <u><b>recevoir vous aussi, gratuitement, cette superbe BD</b></u>. Pour cela rien de plus simple : manifestez-vous par commentaire sur ce billet et un tirage au sort désignera l'heureux vainqueur ! Merci Sonia !</i><br />:)Unknownnoreply@blogger.com15tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-10947084655796146912009-02-17T17:25:00.002+01:002009-02-17T17:37:41.827+01:00L'Implacable brutalité du réveil<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhm0Uu7Rzu_Z0XPhBZ9xLNxh5mpj_furCdAIidu9GP6PuqcmI077qny00ixFadWzPv-J1RTkNVzvwgYhTtJRDZn5fskCNsdLk9Mbfzntlm89sScsODhSurMuSwPaFxMPidM4eNu/s1600-h/Implacable+brutalite+reveil.png"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 216px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhm0Uu7Rzu_Z0XPhBZ9xLNxh5mpj_furCdAIidu9GP6PuqcmI077qny00ixFadWzPv-J1RTkNVzvwgYhTtJRDZn5fskCNsdLk9Mbfzntlm89sScsODhSurMuSwPaFxMPidM4eNu/s320/Implacable+brutalite+reveil.png" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5303806353620353570" /></a>Pascale KRAMER a écrit ce roman assez court, mais que j'ai lu péniblement.<br /><br />C'est l'histoire d'Alissa, une jeune femme qui ne se sentait pas devenir mère et partir vivre sa vie, avoir son <i>home</i> et son mari qui ne rentre jamais et qui l'ignore. Et pourtant elle a fait tout ça, pour correspondre à l'image de ce que les autres attendaient d'elle. Les autres, au premier rang desquels se trouvent sa mère et son père.<br /><br />Sauf que le bébé, ce n'est pas son truc, et que ses parents profitent de son installation... pour se séparer.<br /><br />Le récit se fait à la troisième personne mais c'est un narrateur omniscient, qui sait tout des pensées d'Alissa et de pourquoi les poissons sont rouges. Le registre dominant, c'est la psychologie à outrance. L'écriture, elle est vraiment de qualité : phrases bien tournées, niveau de langue plutôt soutenu, avec de brefs passages de grossièreté pour effrayer les bourgeois.<br /><br />Le principal problème à mes yeux, dans ce roman, c'est qu'il m'a profondément ennuyé. J'ai mis trois soirs à lire les trente premières pages, parce qu'à chaque fois que je m'y replongeais, je ne tenais pas plus de dix pages avant de m'endormir dessus. Un record personnel.<br /><br />En réalité, au-delà de l'histoire qui me concerne assez peu voire me rebute mollement, je crois que c'est le rythme du roman qui m'a déplu. Une arythmie parfaite, en l'occurrence. Je suis persuadé que ce roman était fait pour faire une excellente nouvelle à chute. En cent quarante pourtant petites pages, le poisson est déjà noyé, et on a envie comme Alissa de vider le bébé avec l'eau du bain.<br /><br /><br />141 pages, éd. Mercure de France - 15 €<br />Offert par mon libraire dans le cadre du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Prix_RTL-Lire">Prix RTL LIRE</a>Unknownnoreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-63388527052795454852009-02-17T16:59:00.004+01:002009-02-17T17:24:52.214+01:00Aurélien Malte<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_pOXh75BSsduLFq35XVs8mCvUCbKffbYooCvCQ3EQ0xuZWn-BhW1pz7Vm-M7ijsFG-gOhmaYwPQF-5Z-vyGf-hAnW9op2knewivzBP-BUd47QD0oSZl9Y6RyD-Mm1lDrE_AOW/s1600-h/Aur%C3%A9lien+Malte.png"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 227px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_pOXh75BSsduLFq35XVs8mCvUCbKffbYooCvCQ3EQ0xuZWn-BhW1pz7Vm-M7ijsFG-gOhmaYwPQF-5Z-vyGf-hAnW9op2knewivzBP-BUd47QD0oSZl9Y6RyD-Mm1lDrE_AOW/s320/Aur%C3%A9lien+Malte.png" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5303798796825252098" /></a>Aurélien Malte est détenu depuis 13 ans pour meurtre. Il lui reste un an à faire. Une jeune femme, par l'intermédiaire d'une association qui œuvre à la réinsertion, lui rend des visites depuis peu. Elle s'appelle Anne. Aurélien commence à lui écrire des lettres.<br /><br />Jean-François CHABAS compose ici un récit très bien écrit, dans une simple et franche, sans effets de style, sans chichi. L'écriture d'Aurélien est liée à son tempérament, à son histoire, à son enfermement : elle est sobre et puissante. Avec beaucoup de pudeur, Aurélien livre ses pensées puis son cœur à Anne, qui ne lira pas ces lettres. Il revient peu à peu sur celui qu'il était, sur ce qu'il a fait, ce qui l'a mené là.<br /><br />A vrai dire, je m'interroge : pourquoi publier ce livre en collection jeunesse ? Il n'y a ici aucune des petites facilités ou des compromis de langue, de psychologie, de polysémie qu'on trouve trop souvent au rayon jeunesse. En réalité, ce livre est profondément respectable parce qu'il vient bousculer la littérature "adulte" par la qualité de l'écriture et la sincérité de l'histoire et de celui qui la raconte.<br /><br />Chapeau bas.<br /><br /><br />124 pages, coll. Livre de Poche Jeunesse - 4,90 €Unknownnoreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-81577472023619975772009-02-16T12:40:00.003+01:002009-02-16T12:47:39.169+01:00Si tu veux être mon amie<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghZ_M4kcpMO8CYbPd9yQYjMjrZZEmsYkg-KqzbaC7j-WhksLKFDG-BG82AfeaSPWswsMI3U8aqFE87XkOxzgZGtvy5A91MYHjmSNrjukei_QScRao0bi2G86UgWokxvBFoi3cZ/s1600-h/Si+tu+veux+%C3%AAtre+mon+amie.png"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 226px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghZ_M4kcpMO8CYbPd9yQYjMjrZZEmsYkg-KqzbaC7j-WhksLKFDG-BG82AfeaSPWswsMI3U8aqFE87XkOxzgZGtvy5A91MYHjmSNrjukei_QScRao0bi2G86UgWokxvBFoi3cZ/s320/Si+tu+veux+%C3%AAtre+mon+amie.png" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5303360085905201506" /></a>Deux jeunes filles échangent une correspondance alors que tout les sépare : l’Histoire, leur religion, leur nationalité. Seule la géographie en font des êtres proches : elles habitent à une dizaine de kilomètres l’une de l’autre, l’une en Palestine, l’autre en Israël.<br /><br />Galit, 12 ans et Mervet, 13 ans, commencent une correspondance pour tenter de se connaître, et de comprendre la situation inextricable de leur deux pays : pourquoi une distance de 10 km est-elle infranchissable ? Pourquoi se rencontrer physiquement relève-t-il de l’événement, presque de l’exploit ?<br /><br />Leur deux peuples se rapprochent par leurs mythes, leur langage (le mot merci est quasiment identique en hébreu et en arabe…), la même ville sainte. Mais l’intolérance, la haine, la rancœur augmentent de génération en génération.<br /><br />Et en grandissant, les deux jeunes filles garderont-elles cet esprit d’ouverture ? cette saine curiosité de l’autre ?<br /><br />L’échange est vrai, frais, candide et révolté, cherche à lever les incompréhensions mais elles ne sont pas toujours pas évidentes à accepter.<br /><br />Ce livre a le mérite d’apporter un premier regard, accessible et sensible, sur un conflit qui dure depuis soixante ans et ne semble pas prêt de trouver une issue.<br /><br /><br />Galit FINK et Mervet AKRAM SHA'BAN<br />123 pages, coll. Folio Junior - 5,90 €<br /><b>Une lectrice du BàL</b>Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-81688347115625974422009-02-07T17:32:00.004+01:002009-02-07T17:41:10.863+01:00Lettres à sa fille<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg364s5275GXv5UhLCH05B9edoOrXr6n6cy6btBvIy3bdjqgl9_ijXbzfPY0wzl-vfMfFebUGFS_1ZwCTQDTGKIYx59QAquPUYra5MLLk2i-k8WpC0IoD1xNa9BGUL2uVBvNAtZ/s1600-h/Calamity+Jane.png"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 205px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg364s5275GXv5UhLCH05B9edoOrXr6n6cy6btBvIy3bdjqgl9_ijXbzfPY0wzl-vfMfFebUGFS_1ZwCTQDTGKIYx59QAquPUYra5MLLk2i-k8WpC0IoD1xNa9BGUL2uVBvNAtZ/s320/Calamity+Jane.png" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5300095368606645506" /></a>La célèbre Calimity écrit des lettres (qu’elle n’envoie pas), à sa fille (qu’elle a vue peut-être quatre fois en dix-huit ans et qui ne sait pas qui est sa vraie mère). La destinataire tant aimée de ces lettres ne sait pas que sa mère est le seul être que craignent les Indiens et que l’on fait appel à Calamity Jane pour escorter et conduire des diligences dans le grand Ouest américain…<br /><br />Ces lettres témoignent du déchirement qu’une mère éprouve quand elle est séparée de sa fille. Mais cette séparation est délibérée : on ne peut pas être la pionnière la plus célèbre du pays, sur qui les commères bourgeoises des petites villes jasent vertement, et donner en même temps une éducation convenable à une jeune fille. <br /><br />Au-delà de cette situation touchante, Calamity Jane dresse un portrait impitoyable des villes où elle fait escale. Sa langue se fait violente contre les bourgeois – et surtout les bourgeoises – empesés de convenances, qui lui reprochent de ne pas en avoir – elle, une femme – alors qu’ils se permettent les pires bassesses.<br /><br />Parfois aussi, elle redevient maternelle avec un entourage qui fait sourire : elle recueille le bébé d’un couple peu fréquentable, et cuisine pour un groupe de hors-la-loi réfugiés à quelques centaines de mètres de sa cabane. <br /><br />Bref, ces lettres offrent un visage bien différent de la caricature qu’en fait l’auteur de Lucky Luke.<br /><br />Calamity Jane était une femme de cœur (dans tous les sens du terme) et d’honneur, sauvage certes, mais qui l’était parce qu’elle aurait étouffé si elle s’était conformée à la destinée d’une femme ordinaire.<br /><br /><br />128 pages, coll. Rivages Poches - 5,95 €<br /><b>Une lectrice du BàL</b>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-15387836.post-73389797952681921632009-02-03T23:29:00.003+01:002009-02-03T23:44:22.701+01:00Oups !<div><span class="Apple-style-span" style="font-family:'courier new';">Chères lectrices, chers lecteurs,</span></div><div><span class="Apple-style-span" style="font-family:'courier new';"><br /></span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family:'courier new';">Je n'ai pas moins de </span><span class="Apple-style-span" style="font-size:x-large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(255, 102, 0);"><span class="Apple-style-span" style="font-style: italic;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'courier new';">5 l i v r e s</span></span></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-family:'courier new';"> fort sympathiques à vous présenter sans tarder dans le cadre de la </span><a href="http://blogalire.blogspot.com/2009/01/quinzaine-des-correspondances.html"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'courier new';">Quinzaine des correspondances</span></a><span class="Apple-style-span" style="font-family:'courier new';"> !!<br /><br />Eh oui, chers lecteurs et chères lectrices, mes retards d'écriture s'accumulent, mais au moins les lectures (et les photos) vont bon train ! </span><i><span class="Apple-style-span" style="font-family:'courier new';">Y a plus qu'à</span></i><span class="Apple-style-span" style="font-family:'courier new';">, comme on dit...<br /><br /></span><div><span class="Apple-style-span" style="font-family:'courier new';">Nicolas<br />:)</span><div><span class="Apple-style-span" style="font-family:'courier new';"><br /></span></div><div><span class="Apple-style-span" style="font-family:'courier new';"><br /></span></div><div><span class="Apple-style-span" style="font-family:'courier new';"><i>P.S. : au fait, alors c'est <a href="http://blogalire.blogspot.com/2007/12/bd-vitesse-moderne.html">Blutch</a> qui remporte la mise à <a href="http://www.bdangouleme.com/">Angoulême</a> ?!! Bon, OK c'est plus pertinent que <a href="http://blogalire.blogspot.com/2008/02/bd-un-peu-avant-la-fortune.html">Dupuy et Berberian</a> mais euh... Angoulême pourra-t-elle nous surprendre un tout petit peu, un jour ? Heureusement qu'il y a de vagues petits lots de consolation très secondaires, décernés directement par le jury et par les partenaires. Finalement il faut regarder les petites récompenses et presque plaindre ceux qui sont adoubés et posés en tête de gondole. Ça me rappelle un festival de théâtre, tiens...</i> :/</span></div></div>Unknownnoreply@blogger.com2